Polémique autour du livre « Pour en finir avec les conflits d’intérêts » de Martin Hirsch

Dans un ouvrage dans lequel il accuse certains responsables politiques de « conflits d’intérêts », Martin Hirsch fait référence à son travail lorsqu’il était membre de la Commission pour la transparence financière de la vie politique. Une institution dont les données étaient censées rester confidentielles.

Martin Hirsch a-t-il enfreint la règle de la confidentialité? C’est en tout cas la question qui se pose suite aux révélations faites par l’ancien Haut-commissaire aux Solidarités actives dans son livre paru mercredi*.

Un livre dans lequel l’ancien patron d’Emmaüs accuse plusieurs de ses anciens collègues de "conflits d’intérêts". Et s’il a pu révéler certaines pratiques, c’est visiblement grâce à son expérience en tant que membre de la Commission pour la transparence financière de la vie politique.

Sans citer nommément Gérard Longuet, l’ancien Haut-commissaire raconte, qu’au sein de cette institution, il avait eu à s’occuper du cas d’un élu "dont apparaissait dans le patrimoine en cours de mandat une maison dans le sud de la France". "Des explications ont été demandées jusqu’à ce que l’intéressé révèle qu’il avait pu financer une grande partie de cette acquisition par la vente de timbres", écrit Martin Hirsch, alors que le président du groupe UMP au Sénat a aussitôt démenti l’information.

Sauf que les données de la commission étaint censées rester confidentielles. Cette institution peu connue du grand public – instaurée par la loi de mars 1988 – est composée de neuf membres issus du Conseil d’Etat, de la Cour des comptes et de la Cour de cassation. Son but? Vérifier que les responsables élus politiques "n’ont pas bénéficié d’un enrichissement anormal du fait de leurs fonctions", explique-t-on sur le site internet de la commission. "A cette fin, (…) elle a pris des mesures très strictes (…) afin d’assurer la confidentialité absolue des informations qui lui étaient confiées", peut-on encore lire.

Une commission pour la transparence avec des données privées? "L’exigence de transparence ne justifie pas qu’on mette les informations sur la place publique", explique au JDD.fr le député UMP Hervé Mariton. Et d’insister: "La transparence n’est pas toujours la même chose que la confidentialité".

"Je ne dévoile aucune donnée qui soit couverte par le secret", s’est en tout cas défendu l’intéressé jeudi sur Europe 1. “Ce qui me choque beaucoup plus, c’est que la Commission pour la transparence financière de la vie politique, qui a été mise en place il y a 15 ans (…), demande au Parlement d’avoir accès aux revenus des responsables qu’elle contrôle, et c’est resté lettre morte“, rappelle-t-il.

(*) Pour en finir avec les conflits d’intérêts, Martin Hirsch, Stock, 12 euros.

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