Paris, sommé de s’expliquer, réaffirme son « plein soutien » au gouvernement libyen

La France a réaffirmé mardi son « plein soutien » au gouvernement d’entente nationale (GNA) du Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj, une semaine après que ce dernier a réclamé à Paris des « explications officielles » sur la présence militaire française en Libye.

Source AFP

Lors d’un entretien téléphonique avec Fayez al-Sarraj, le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault "a renouvelé le plein soutien de la France au gouvernement d’entente nationale dans son action en vue de l’unification de la Libye et de la restauration de ses institutions", selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères.

Le ministre français a "réaffirmé la volonté de la France de renforcer sa coopération avec ce gouvernement dans tous les domaines, à commencer par la sécurité et la lutte contre le terrorisme". Il a aussi "salué la décision des autorités libyennes de faire appel à l’aide internationale qui se traduit notamment par des frappes américaines sur des cibles terroristes à Syrte", indique enfin le communiqué.

Les Etats-Unis ont mené lundi leurs premières frappes aériennes contre des positions du groupe Etat islamique (EI) à Syrte en Libye, à la demande du GNA).

Le 26 juillet, le chef du GNA avait réclamé à la France des explications sur la présence militaire française dans l’est du pays, où siège un gouvernement non reconnu par la communauté internationale, dénonçant une "ingérence inacceptable".

Fayez al-Sarraj avait aussi "convoqué" l’ambassadeur de France en Libye, Antoine Sivan, "pour lui faire part des protestations officielles de la Libye sur la présence (militaire) française dans l’est du pays", selon le GNA. Selon un communiqué publié sur Facebook, M. Sarraj avait aussi exigé de l’ambassadeur "des explications officielles du gouvernement français".

Peu avant, à la mi-juillet, la France avait été contrainte de révéler une présence militaire en Libye lors de la mort de trois de ses militaires dans un accident d’hélicoptère dans l’est du pays où ils menaient une mission de renseignement auprès des forces conduites par le général Khalifa Haftar.

Cet officier controversé soutient une autorité politique basée dans l’est du pays, contrairement aux grandes puissances – dont la France – qui, elles, reconnaissent la légitimité du GNA, basé à Tripoli et issu d’un accord politique scellé sous l’égide de l’ONU.

Pour M. Sarraj, la présence militaire française représente "une ingérence inacceptable", le GNA étant opposé à l’implication de forces étrangères en Libye sans son consentement.

Selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, les trois militaires décédés menaient des missions "contre le terrorisme".

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est livrée aux milices armées et minée par des luttes de pouvoir et des violences qui ont favorisé la montée en puissance des jihadistes du groupe État islamique.

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