Morsi n’est plus président, la Constitution égyptienne suspendue
La Constitution égyptienne a été provisoirement suspendue et le président Mohamed Morsi va être remplacé à la tête de l’Etat par le président de la Cour constitutionnelle, a annoncé mercredi le chef de l’état-major de l’armée égyptienne. Dans une déclaration à la télévision, le général Abdel Fattah al Sissi a prévenu que l’armée et la police répondraient à toutes les violences. Ses déclarations ont été accueillies par des cris de joie et des scènes de liesse sur la place Tahrir où sont rassemblés les opposants à Mohamed Morsi.
Le président destitué a rejeté les décisions de l’institution militaire qui a confié la gestion des affaires de l’Etat au président de la Cour Constitutionnelle, affirmant qu’il n’acceptera pas « l’injustice et les décisions des corrompus ».
Fervent admirateur de Nasser, formé en Occident, le général Abdel Fattah al Sissi a été nommé par le président Morsi en août 2012, mais s’est clairement rangé du côté des contestataires.
Malgré de rares apparitions publiques, le général al-Sissi a su clairement se ranger du côté des manifestants anti-Morsi. Une semaine avant les défilés contre le président islamiste, le ministre de la Défense jugeait du devoir des forces armées «d’intervenir pour empêcher l’Égypte de plonger dans un tunnel sombre de conflits» pour prévenir «l’effondrement des institutions de l’État». C’est son autre priorité: comment redorer l’image d’une armée, ternie par sa gestion controversée du pays, depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011 à l’élection de Mohammed Morsi en juin 2012, lorsque les Égyptiens scandaient: «À bas le régime militaire», en écho au slogan qui fit partir Moubarak du pouvoir.
Âgé de 58 ans, ce père de quatre enfants a étudié dans une académie militaire britannique avant de rejoindre, comme de nombreux officiers égyptiens, l’École de guerre américaine en 2006.
