Y compris pour ceux, aussi ignorants qu’assoiffés de repentance, qui s’imaginent que nous en sommes plus ou moins responsables. Pourtant, ces phénomènes sont nés ailleurs, frappent plus durement ailleurs et ont été combattus ailleurs bien avant que l’on en découvre l’ampleur.
Ecoutons donc ceux qui savent : les Algériens, qui ont vingt-cinq ans d’expérience dans le combat anti terroriste. Les Tunisiens, dont le pays est à la fois un symbole et une clé stratégique. Ou encore le roi duMaroc, qui a prononcé le 20 août un discours aussi important qu’utile.
« Les terroristes qui agissent au nom de l’islam, affirme-t-il, sont condamnés à l’enfer pour toujours. » Citant le Coran, le commandeur des croyants démolit un à un les fondements du djiha-disme. Mohammed VI règle aussi leur compte aux radicaux, qui « doivent mesurer la part de responsabilité qui leur revient dans les crimes et les drames humains qui sont provoqués au nom de l’islam ». Il défend les « sociétés imprégnées des valeurs de liberté, d’ouverture et de tolérance », et affirme que « tous, musulmans, chrétiens et juifs, doivent dresser un front commun pour contrecarrer le fanatisme, la haine et le repli sur soi ». Au passage, il « invite les Marocains résidant à l’étranger à rester attachés aux valeurs de leur religion et à leurs traditions séculaires face à ce phénomène qui leur est étranger ». On ne gagne pas de guerre sans alliés. Et, dans cette coalition-là, le leader ship doit revenir en bonne partie au Sudé".
par Etienne Gernelle