Cet abaissement serait attribuable à une contraction de 14,4% de la valeur ajoutée non-agricole et d’un repli de 6,1% de celle de l’agriculture, explique le HCP dans son point de conjoncture du 2ème trimestre de 2020. Ainsi, le secteur tertiaire, principal moteur de la croissance économique, aurait régressé de 11,5% au T2-2020, pâtissant de la baisse des activités commerciales, de transport, d’hébergement et de restauration, poursuit la même source, notant que seuls la communication et les services non-marchands seraient restés dynamiques, avec le renforcement des dépenses de fonctionnement.
Dans le secteur secondaire, le rythme d’évolution serait passé à -14,3%, après +0,2% au premier trimestre, fait savoir le HCP, précisant que le repli d’activité aurait été plus prononcée dans le « Bâtiment et Travaux Publics » (BTP), l’électricité et dans l’industrie, particulièrement le textile, les Industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (IMME) et les matériaux de construction. En revanche, l’agroalimentaire et la chimie auraient conservé leur rythme de croissance tendanciel.
L’activité minière aurait, pour sa part, montré une grande résistance face aux effets de la crise liée à la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19). En variation annuelle, sa valeur ajoutée aurait progressé de 3,7% au T2-2020, grâce notamment à l’amélioration de l’extraction des minerais non-métalliques.
La production du phosphate brut, qui avait quasiment stagné au premier trimestre 2020, aurait été plus soutenue en avril 2020, portée par une demande des industries locales de la chimie plus vigoureuse, en ligne avec l’expansion des quantités exportées des engrais.
En dépit de la montée des incertitudes pesant sur la demande mondiale des fertilisants, les échanges internationaux des engrais phosphatés se seraient maintenus en hausse.
En outre, les perturbations des chaînes asiatiques d’approvisionnement mondial des matières premières des industries chimiques auraient favorisé une hausse de 7,4% des exportations nationales du phosphate brut.
Dans l’agriculture, les conditions climatiques se seraient améliorées avec une pluviométrie excédentaire de 86% au terme des mois d’avril et mai 2020, en comparaison avec la même période de 2019. Ce retour quasi-général des précipitations, qui avait succédé à une sécheresse hivernale sévère, n’aurait pas profité au développement de l’ensemble des productions agricoles.
Ainsi, si globalement les perspectives de croissance des cultures maraîchères de saison, sucrières et de certaines rosacés se seraient améliorées, les rendements des céréales, des légumineuses et des fourrages seraient restés faibles, pâtissant du déficit pluviométrique qui avait entravé leurs phases de floraison.
Au niveau des activités d’élevage, l’amélioration des parcours végétaux combinée aux mesures de soutien des prix de l’orge et le report des échéances des crédits des agriculteurs auraient légèrement tempéré les pertes de trésorerie liées à la hausse des prix des autres aliments de bétail et à la fermeture des souks hebdomadaires de commercialisation du bétail, pendant la période de confinement. Les filières avicole et laitière seraient restées, ainsi, les principaux piliers de la dynamique de la production animale.