Mali : la France n’a plus de « base légale » pour opérer dans le pays (ministre des AE)
Les autorités maliennes affirment que la force française Barkhane n’avait plus de « base légale » pour opérer dans le pays.
Le ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, a déclaré mardi soir sur la télévision nationale que la rupture du traité de 2014 prendrait effet dans six mois, mais que celle des accords sur Barkhane et Takuba s’appliquait immédiatement, comme le permettent selon lui les textes internationaux.
Les autorités maliennes ont annoncé lundi mettre fin au traité de coopération en matière de défense de 2014, ainsi qu’aux accords de 2013 et 2020 fixant le cadre juridique de la présence de Barkhane et du regroupement de forces spéciales européennes Takuba, initié par la France.
« Donc, à compter du 2 mai, l’accord qui concerne Barkhane et l’accord qui concerne Takuba cessent de produire leur effet vis-à-vis du Mali (…) et ça veut dire qu’à partir de cet instant il n’y a pas de base légale pour la France d’opérer sur le sol malien », a précisé M. Diop.
Le ministre a rappelé que Barkhane était déjà en train de se retirer du Mali, et a déclaré que la France pouvait continuer à organiser ce désengagement.
Mais « tout ce qui se fait dans le territoire d’un Etat souverain doit être discuté et convenu avec l’Etat qui est en place qui, de façon tout à fait responsable, veillera à ce que les choses se fassent en bon ordre mais se fassent aussi dans le temps que le gouvernement (malien) souhaite adéquat », a-t-il dit.
Les autorités françaises ont jugé mardi « injustifiée » la dénonciation des accords. Elles ont aussi contesté que la dénonciation des accords sur la présence de Barkhane et Takuba puissent entrer en vigueur dès à présent.
Pour sa part, l’UE juge « regrettable » la décision de la junte au pouvoir au Mali de dénoncer les accords de défense entre Bamako et Paris, car elle ne favorise pas un climat apaisé et une coopération face au terrorisme, a déclaré mercredi le porte-parole du chef de la diplomatie Josep Borrell.
« Nous prenons acte de cette décision unilatérale. Elle est regrettable », a déclaré Peter Stano lors du point de presse quotidien de la Commission européenne.