La commission de discipline se penchera sur le dossier le vendredi 6 mai.
José Mourinho est visé pour son exclusion pendant le match –il avait suivi la fin du match mercredi derrière des barreaux, belle image, dans le public– et surtout pour ses "déclarations inappropriées", mots de l’UEFA, après la rencontre.
"Mou", sur un ton pourtant mesuré, avait tenu des propos explosifs en conférence de presse, devant une assistance ahurie et à cô té d’un porte-parole du Real qui ne savait pas où se mettre.
Un bombardement en règle: "Pourquoi il arrive toujours la même chose à chaque demi-finale (de Ligue des champions, avec les équipes qu’il entraîne, ndlr)? Nous sommes en train de parler d’une équipe fantastique (le Barça). Je ne sais pas si c’est pour l’Unicef (le sponsor maillot du Barça), je ne sais pas si c’est le pouvoir de M. Villar (président de la Fédération espagnole de football) à l’UEFA. Je ne comprends pas".
Et il ne s’est pas arrêté là: "Josep Guardiola est un entraîneur fantastique mais il a gagné une Ligue des champions (en 2009) que j’aurais eu honte de gagner, avec le scandale de Stamford Bridge (contre Chelsea). Et s’il gagne cette année, ce sera avec le scandale du Bernabeu. J’espère qu’il gagnera un jour une Ligue des champions propre, sans scandale".
Incidents
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Succédant à Mourinho dans la salle de presse du stade madrilène, l’entraîneur du Barça avait refusé de commenter les déclarations sulfureuses de son homologue portugais, exclu pour avoir applaudi l’arbitre (63e) et invité à s’installer dans les tribunes, derrière une grille et entouré par plusieurs membres de la sécurité.
"Rien" (à dire), "Je n’en ai aucune idée", s’est contenté de répondre Guardiola aux journalistes, qui ont pourtant tenté à plusieurs reprises de le faire réagir.
S’il avait répondu vivement à Mourinho la veille du match ("c’est le p… de chef, le p… de maître" de la salle de presse), Guardiola est cette fois resté impassible, sûr de lui, renforcé par la nette victoire (2-0) de son équipe.
Son club, par contre, a riposté dans la soirée, annonçant qu’il réfléchissait à une éventuelle plainte devant l’UEFA: "Les services juridiques du FC Barcelone envisagent de porter plainte contre le technicien +madridiste+ devant la commission de discipline de l’UEFA."
L’UEFA, elle, n’a pas attendu cela pour ouvrir sa procédure dans la soirée, indiquant qu’outre le cas Mourinho, elle examinerait aussi les autres incidents de ce match (carton rouge de Pepe, de Pinto, projectiles sur la pelouse, envahissement du terrain…).
Image embarrassante
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Quant à la fédération espagnole, elle n’envisage "rien, pour le moment". Son président, Angel Maria Villar, également vice-président de l’UEFA (et président de la commission d’arbitres de l’UEFA) et de la Fifa, a pourtant été mis en cause par Mourinho.
La presse pro-Real Madrid a déjà affirmé par le passé que le Barça était favorisé par M. Villar, au détriment du Real. L’histoire remonterait à 2004, lorsque le Barça et son président, Joan Laporta, avaient soutenu Villar lors de sa réélection, contrairement au Real.
La presse sportive madrilène soutenait d’ailleurs en partie Mourinho jeudi matin, ne comprenant pas, comme l’entraîneur, l’exclusion de Pepe.
Mais cela ne justifie en rien la "sortie" sur Guardiola, le Barça et l’UEFA.
Le président du Real Madrid Florentino Perez, qui tient à ce que le Real soit perçu comme un club de gentlemen, a dû bondir en écoutant la nouvelle diatribe de Mourinho.
L’entraîneur a pour lui la Coupe du Roi, remportée il y a une semaine face au Barça, mais son image va commencer à devenir fortement embarrassante pour un club comme le Real, qui se veut en tous points exemplaire.