Libye: raids de l’Otan sur Tripoli, offensive des kadhafistes à Goualich

L’Otan poursuivait dimanche ses frappes aériennes sur des cibles militaires à Tripoli, tandis que le régime tentait de reprendre l’offensive en lançant une contre-attaque sur le hameau de Goualich dans l’ouest, sans succès dans l’immédiat.

Dimanche à 00H50 (samedi à 22H50 GMT), deux explosions ont secoué le quartier de la résidence du colonel Kadhafi, au coeur de Tripoli, suivies d’explosions dans l’est et le sud-est de la capitale, selon un journaliste de l’AFP.

L’Otan a confirmé des frappes au cours desquelles ses appareils ont "touché deux centres de contrôle et de commandement, deux lanceurs de missiles sol-air et une arme anti-aérienne" à Tripoli.

Samedi, l’Otan avait déjà mené d’autres raids sur Tripoli, dont certains avaient visé les murs et les tours de garde de la résidence du dirigeant libyen, a indiqué dimanche un responsable de l’Alliance à Bruxelles. Les tours ont été spécifiquement visées car "elles protégeaient le centre de commandement et de contrôle" du site, a-t-il dit.

De son côté, l’armée du colonel Kadhafi a tenté dimanche de reprendre le hameau de Goualich, à une centaine de km au sud de Tripoli, a constaté un correspondant de l’AFP sur place. Goualich a déjà changé de mains plusieurs fois au cours des 5 mois de conflit.

L’armée loyaliste a attaqué la ville et bombardé la zone, avant d’être contrainte de se replier face aux rebelles, qui tiraient notamment des roquettes.

Selon le correspondant de l’AFP, des bombardements et des tirs nourris ont eu lieu pendant deux à trois heures. Vers 19H30 (17H30 GMT), il pouvait encore entendre quelques déflagrations.

Pendant toute la durée des bombardements, l’Otan survolait la zone.

Avant de lancer leur offensive, les pro-Kadhafi avaient envoyé des dizaines de civils pour annoncer leur arrivée et tenter de convaincre les combattants rebelles de se replier, selon des témoignages d’insurgés recueillis par l’AFP sur place.

Le 13 juillet, des violents combats avaient déjà lieu dans les environs de Goualich, où des centaines de rebelles avaient réussi à repousser la contre-offensive des pro-Kadhafi.

Le leader libyen a pour sa part qualifié de "complot colonial" les événements qui secouent son pays depuis la mi-février, dans un message audio diffusé dans la nuit sur la télévision d’Etat.

Il a aussi rejeté les accusations d’éliminations d’opposants et de meurtres de milliers de manifestants, lancées par des groupes de défense des droits de l’Homme.

"Seulement huit personnes sont mortes et une enquête est en cours pour déterminer qui les a tuées. (…) Montrez-nous où sont enterrées les milliers de personnes (qui auraient été tuées)", a demandé M. Kadhafi.

Il a par ailleurs exprimé sa solidarité avec l’ex-président égyptien Hosni Moubarak, qui a abandonné le pouvoir en février sous la pression de la rue, affirmant que c’était un homme "pauvre, modeste" et qui "aime" son peuple.

L’Allemagne a annoncé de son côté dimanche qu’elle avait accordé une aide civile et humanitaire d’un montant de 100 millions d’euros à l’opposition libyenne regroupée dans le Conseil national de transition (CNT).

"En raison de la guerre que mène le colonel Mouammar Kadhafi contre son propre peuple, la situation en Libye est extrêmement difficile", a expliqué le ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle dans un communiqué.

"Les moyens manquent pour édifier les structures nécessaires et soulager les déficits allant des équipements médicaux à la nourriture. Résultat, les gens souffrent de plus en plus, en particulier dans l’est de la Libye", a ajouté le ministre.

La Libye est déchirée par des combats entre pro et anti-Kadhafi après un soulèvement contre le dirigeant, au pouvoir depuis plus de quarante ans.

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