Le site de Jebel Irhoud au Maroc, l’obsession de Jean-Jacques Hublin

Des restes d’Homo sapiens, vieux de 300.000 ans ont été mis au jour à Jebel Irhoud au Maroc selon deux études parues mercredi dans la revue Nature. Mais pourquoi des chercheurs se sont-ils mis à creuser si loin de l’Afrique de l’Est, berceau présumé de l’humanité?

Le site, situé dans la région de Safi, à 400 km au sud de Rabat, est bien connu des archéologues. En 1968 déjà, il a livré le fossile d’un jeune enfant, appelé d’Irhoud 3, initialement daté à 40.000 ans puis à 160.000 ans.

Quand il était très jeune chercheur, l’anthropologue français Jean-Jacques Hublin s’est vu confier, un peu par hasard, l’étude de la mandibule d’Irhoud 3 par le paléontologue Jean Piveteau. Depuis, le chercheur se dit "obsédé" par ce site, par ce qu’il appelle "le mystère de Jebel Irhoud". Pour lui, les caractères d’Irhoud 3 ne collent pas avec sa datation.

Pour expliquer cette incohérence, "certains collègues proposaient des hypothèses assez extravagantes, par exemple que c’était des Néandertaliens africains, des hybrides de Néandertalien et de l’homme moderne", se rappelle le chercheur qui dit n’avoir "jamais été convaincu par ces idées". Donc, avec son équipe, il engage de nouvelles fouilles en 2004 avec comme objectif principal de pouvoir mieux dater ces anciens fossiles.

"Quand on a entrepris notre projet à Jebel Irhoud, on espérait surtout apporter des réponses à ces interrogations en particulier avec des dates nouvelles", explique Jean-Jacques Hublin.

"On a été récompensé au-delà de nos espérances !", s’amuse le chercheur qui, avec son équipe, annonce aujourd’hui la découverte de fossiles appartenant à 5 Homo sapiens, vieux de 300.000 ans.

Avec AFP

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