Le nouveau dirigeant centrafricain tape du poing sur la table

Le nouveau dirigeant provisoire de la République centrafricaine, Alexandre-Ferdinand Nguendet, chef du Conseil national de transition (CNT), a décidé lundi de renforcer les mesures de sécurité afin de ramener le calme dans le pays, ordonnant aux soldats de tirer à vue en cas de trouble à l’ordre public.

La démission vendredi sous la pression internationale de Michel Djotodia, ancien rebelle devenu président à la faveur d’un coup d’Etat en mars dernier, n’a pas réussi à ramener le calme à Bangui, la capitale, où des mosquées et des magasins appartenant à des musulmans, minoritaires dans le pays, ont encore été attaqués durant le week-end.

La Croix-Rouge a annoncé avoir recueilli les corps de dix victimes dans les rues ce week-end et avoir soigné une soixantaine de blessés à l’hôpital communautaire de la capitale.

Malgré la présence depuis début décembre de 1.600 militaires français et de 4.000 soldats de la paix africains, les affrontements se poursuivent en Centrafrique entre ex-Séléka (rebelles musulmans qui étaient fidèles à Djotodia) et miliciens chrétiens "anti-balaka" ("anti-machettes").

Alexandre-Ferdinand Nguendet assure la direction du pays en attendant la désignation d’ici dix jours d’un nouveau président par le CNT.

"C’en est fini des vols. C’en est fini du chaos. Le peuple centrafricain doit retrouver son honneur", a-t-il déclaré lundi lors d’une cérémonie en présence de centaines de responsables militaires dans une caserne de gendarmerie à Bangui.

RENFORTS DANS LES RUES DE BANGUI

"S’ils (les fauteurs de troubles) continuent, je vous ordonne au nom de la République de leur tirer dessus à bout portant, afin que l’ordre puisse régner dans ce pays", a-t-il ajouté. Tout militaire qui ne regagnera pas son poste sera considéré comme un déserteur, a-t-il ajouté.

Lundi, des dizaines de militaires, qui s’étaient fondus dans la nature depuis le début des troubles, se sont rendus à la caserne de la gendarmerie pour réintégrer les forces armées.

Alexandre-Ferdinand Nguendet a annoncé que 400 soldats allaient être envoyés en renfort dans les rues de Bangui. Une force de réaction rapide a été mise sur pied qui pourra intervenir à chaque fois que des troubles sont signalés.

Depuis un mois, les violences ont fait un millier de morts et un million de déplacés à travers le pays.

La circulation est redevenue normale lundi dans le centre de Bangui. Les magasins ont rouvert et les gens sont retournés travailler. On faisait toutefois encore état de troubles dans les quartiers résidentiels du nord de la ville.

Alexandre-Ferdinand Nguendet a promis aux ex-Séléka et aux "anti-balaka" qu’ils seront intégrés dans les forces armées, dans le cadre d’un programme qui sera lancé après la formation du nouveau gouvernement.

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