Le nombre d’actes antisémites en France a quasi doublé sur les sept premiers mois de 2014 (Crif)

Le nombre d’actes antisémites recensés en France a quasiment doublé (+91%) sur les sept premiers mois de l’année 2014, a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), qui dénonce un « phénomène de masse ».

Cinq cent vingt-sept actes (actions ou menaces) antisémites ont été enregistrés entre le 1er janvier et le 31 juillet 2014, contre 276 sur les sept premiers mois de 2013, a précisé dans un communiqué le Crif, citant des chiffres établis par le Service de protection de la communauté juive (SPCJ) à partir de données émanant du ministère français de l’Intérieur.

Dans un communiqué distinct mis en ligne sur sa page Facebook, le SPCJ précise que les actions antisémites (violences, attentats ou tentatives d’attentats, incendies, dégradations et vandalisme) ont crû davantage (+126%) que les menaces (propos, gestes, tracts, courriers, inscriptions…, en hausse de 79%).

"Ces actes, par leur importance et surtout par leur violence, aggravent le malaise grandissant qui oppresse chaque jour les Juifs de France et obère désormais leur avenir", commente le Crif.

"Plus inquiétante encore (…) est l’apparition de nouvelles formes de violences: les attaques en bande organisée de lieux communautaires, les agressions planifiées et ciblées de synagogues, les actes de vandalisme des commerces juifs et enfin les attentats terroristes", ajoute l’instance de représentation politique de la première communauté juive d’Europe, la troisième dans le monde après Israël et les Etats-Unis, forte de 500.000 à 600.000 membres.

Le SPCJ relève deux "pics importants" d’actes ou de menaces antisémites cette année. Le premier au mois de janvier après l’affaire Dieudonné –humoriste controversé qui a été condamné à de multiples reprises pour propos antisémites et dont un spectacle avait été interdit ce mois-là– et lors de la manifestation "Jour de colère", organisée par une coalition de mouvements opposés au gouvernement, le 26 janvier à Paris, et au cours de laquelle des slogans antisémites, racistes et homophobes avaient été scandés.

Le second pic a été relevé en juillet avec des incidents survenus près de synagogues en marge de manifestations pro-Gaza en région parisienne.

Les organisations juives, qui dénoncent depuis des mois la montée de l’antisémitisme, y voient l’un des principaux facteurs de la hausse spectaculaire de l’aliyah (la "montée" vers Israël), avec 5.500 départs attendus pour toute l’année 2014. Ce chiffre place la France pour la première fois en tête des pays d’émigration vers Israël.

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