L’ancien code pénal, adopté en 1886 au temps de la colonisation portugaise, prévoyaient l’application de " mesures de sécurité " contre les personnes " s’engageant habituellement dans des actes contre nature ".
Une provision qui aurait pu être utilisée pour persécuter les homosexuels, les exposant à des peines de travail forcé pouvant aller jusqu’à trois ans, mais qui n’a jamais été appliquée depuis l’indépendance du pays en 1975.
Promulgué en décembre dernier par le président sortant, Armando Guebuza, le nouveau code pénal dépénalise également l’avortement, suite à la mobilisation l’année dernière de nombreuses organisations de défense des droits.
" C’est une victoire symbolique. Mais cela ne va pas fondamentalement changer grand chose pour nous ", a confié à l’AFP Frank, un étudiant en communication de 22 ans, qui milite pour l’association Lambda de défense des droits LGBT. " L’inclusion sociale reste le principal défi ", a t-il ajouté, refusant de donner son nom.
" On ne peut pas vraiment parler de volonté politique propre, le gouvernement réagit plutôt à la pression externe de certaines ambassades et des bailleurs de fonds ", estime Dércio Tsandzana, un blogueur et activiste influent.
Lambda, l’unique association de défense des droits LGBT au Mozambique, n’a toujours pas été officiellement reconnue par l’Etat mozambicain, alors que sa demande a été faite en 2008.
L’entrée en vigueur du nouveau code pénal est généralement accueillie dans une certaine indifférence. " La plupart des Mozambicains ne nie pas l’homosexualité, mais on ne peut pas dire non plus qu’elle soit acceptée ", complète M. Tsandzana.
Lundi, aucun événement spécifique n’était prévu pour célébrer ce qui dans d’autres pays de la sous-région apparaîtrait comme une avancée majeure pour les droits LGBT.
Les actes de violences contre les homosexuels sont très rares voire inexistants au Mozambique, pays lusophone d’Afrique Australe entouré de pays anglophones hostiles à l’homosexualité.
Robert Mugabe, le président du Zimbabwe voisin, est réputé pour sa croisade anti-homosexuels. En Afrique du Sud, où le mariage entre personnes de même sexe a pourtant été légalisé en 2006, les actes de violence homophobe sont fréquents.
L’homosexualité reste illégale dans une grande majorité des 54 pays d’Afrique.