Le Conseil français du culte musulman engagé à « prévenir toute forme de radicalisation »

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) s’est à nouveau engagé à "œuvrer aux côtés des responsables de lieux de culte" pour "prévenir toute forme de radicalisation", a-t-il affirmé lundi après la tuerie jeudi à la préfecture de police de Paris.

"Le CFCM dénonce ces actes criminels, commis prétendument au nom de l’Islam, qui sont inacceptables et insupportables", écrit dans un communiqué Dalil Boubakeur, président par intérim de cette institution, interlocutrice privilégiée de l’État concernant le culte musulman.

Le CFCM "réaffirme son engagement à œuvrer aux côtés des responsables de lieux de culte pour mettre en place les moyens appropriés pour prévenir toute forme de radicalisation et prévenir les actions contraires aux valeurs et aux lois de notre pays", ajoute-t-il.

Interrogé par l’AFP sur ces "moyens", Anouar Kbibech, vice-président du CFCM, a affirmé que le CFCM entendait "réunir dans les meilleurs délais" le Conseil religieux de l’instance (25 imams ou théologiens) pour "lui demander de travailler sur l’aspect de la prévention de la radicalisation et l’élaboration des contre-discours".

Deuxième mesure: le CFCM veut "lancer la création des +conseils des imams+ au niveau régional et départemental", qui ont "vocation à réunir l’ensemble des imams" de ces territoires "pour échanger sur des thèmes d’intérêt commun, dont la prévention de la radicalisation".

Ces "conseils" sont prévus dans les statuts, réformés au printemps dernier, de l’organisation.

Enfin le CFCM entend "se rapprocher des responsables de lieux de culte pour voir comment détecter et effectuer un devoir de signalement (de radicalisation, NDLR) auprès des autorités", selon M. Kbibech. "Cela existe déjà mais il faut que cela soit systématique", a-t-il dit.

Interrogé sur l’Association pour la prévention de la violence et de la radicalisation (APVR), créée par le CFCM en 2014, qui avait engagé plusieurs chantiers, dont celui d’agir auprès des jeunes, M. Kbibech a reconnu que cette structure n’avait "pas pu aller jusqu’au bout de ses objectifs prévus, par manque de soutien financier".

Dans son communiqué, le CFCM a par ailleurs présenté "avec beaucoup d’émoi ses plus sincères condoléances aux familles des victimes de cet acte ignoble".

Jeudi, Mickaël Harpon, informaticien à la préfecture de police depuis 2003, a poignardé à mort quatre fonctionnaires avant d’être abattu. Selon le ministre de l’Intérieur, il était converti à l’islam depuis une dizaine d’années, et fréquentait des personnes susceptibles d’appartenir à la mouvance islamiste salafiste.

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