L’Espagne a dépêché mardi dernier, son secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Juan Antonio Yanez-Barnuevo. Le communiqué annonçant cette visite évoque laconiquement la poursuite du dialogue et de la concertation politique entre l’Algérie et l’Espagne qui «permettra aux deux parties de passer en revue l’ensemble des volets des relations bilatérales dont la question de circulation des personnes ainsi que des questions d’actualité régionale et internationale d’intérêt commun». Mais ce n’est que pour la forme. Le fond est strictement économique. Le Royaume étouffe financièrement. Il faut donc grignoter quelques milliards de dollars. Le Portugal ne s’en cache pas. Le ministre d’Etat et des Affaires étrangères de la République portugaise, Paulo Portas, est arrivé mardi dernier à Alger avec un objectif clair: renflouer les caisses des entreprises de son pays qui peinent à trouver des ressources financières. Au terme de cette visite, l’Algérie et le Portugal ont décidé de la mise en place d’un groupe de travail qui identifiera les secteurs dans lesquels les deux pays peuvent faire avancer les opérateurs économiques. Les Russes ne sont pas en marge de cette dynamique. Pas moins de 50 hommes d’affaires ses sont déplacés à Alger la semaine écoulée dans le cadre du forum d’affaires algéro-russes. Dans le cadre de la mission économique, les Autrichiens arrivent avec 22 sociétés pour trouver des opportunités d’affaires. Le constat est que la situation financière et économique est morose à l’échelle mondiale. Etant déconnectée de toute cette dynamique, l’Algérie devient malgré elle une véritable bouée de sauvetage pour de nombreux pays particulièrement européens. La prospérité des banques étrangères installées en Algérie, au moment où des géants mondiaux de la finance chavirent est l’élément décisif qui pousse ces banques à se ruer vers l’eldorado algérien. «Les banques privées ont réalisé en 2010 des bénéfices de plus de 24 milliards de dinars (240 millions d’euros) contre 15,6 milliards en 2009, soit une hausse de 54%,», a indiqué le journal on line TSA reprenant des déclarations du gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci. «Les bénéfices des banques publiques progressent en revanche moins rapidement: 71,86 milliards de dinars en 2010 contre 70,23 milliards en 2009, soit une légère hausse de 2,3%», a ajouté la même source. Il est à remarquer qu’à propos de cette dynamique, les partenaires traditionnels ne font pas beaucoup de bruit. Le patronat français ne grince pas des dents dans ce défilé d’entrepreneurs. Les patrons de l’Hexagone semblent adopter l’approche du B to B, celle de la proximité directe, de patron à patron. En tout cas, du côté d’Alger, on a cessé de répéter que les d’entreprises françaises sont frileuses ou retirées. Faites comme si on n’a rien vu. Les entreprises françaises gèrent l’aéroport, l’eau, le tramway, le métro, l’autoroute Est-Ouest et la France demeure le premier partenaire commercial de l’Algérie. Ce qui n’est pas rien en dépit des relations politiques en dents de scie.
(* L’Expression DZ)