L’Afrique fait son cinéma à Ouagadougou, le Fespaco démarre en musique

Un grand spectacle a donné samedi à Ouagadougou le coup d’envoi du Fespaco, incontournable festival du cinéma d’Afrique, qui pour sa 23e édition est dédié aux femmes puisque tous les jurys auront des présidentes.

Environ 20.000 personnes ont assisté au stade du 4-Août, le plus grand de la capitale burkinabè, à la cérémonie d’ouverture du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui s’est achevée à la tombée de la nuit par un feu d’artifices.

Devant de nombreux artistes et officiels, le groupe nigérian à succès Flavour a enflammé la foule.

Puis le chorégraphe burkinabè Seydou Boro et ses nombreux danseurs ont offert un spectacle haut en couleurs, avec derviches tourneurs, salsa, masques et rythmes traditionnels africains. Sans oublier des chevaux pour rendre hommage aux "Etalons", l’équipe nationale burkinabè récemment vice-championne de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en Afrique du Sud.

Jusqu’au 2 mars, Ouagadougou est la capitale du cinéma africain et de grands noms sont annoncés comme les cinéastes Abderrahmane Sissako (Mauritanie), Mahamat Saleh Haroun (Tchad) et le Franco-Sénégalais Alain Gomis.

Parmi 170 films qui seront projetés sur sept sites, 101 sont en compétition pour ce rendez-vous créé en 1969 afin de "prendre le pouls de l’évolution du cinéma et de l’audiovisuel africains et de la diaspora", selon l’expression du délégué général Michel Ouédraogo.

Dans la section long métrage, vingt films brigueront l’Etalon d’or de Yennenga, la récompense reine.

Pour cette prestigieuse catégorie, le jury sera présidé par la Française Euzhan Palcy, réalisatrice martiniquaise de "Rue Case-nègres" et d’"Une saison blanche et sèche".

Euzhan Palcy ne sera pas isolée puisque, grande première, la présidence de tous les jurys a été confiée cette année à des femmes. Une initiative "extraordinaire", aux yeux de cette figure du 7e art de la diaspora.

Maghreb et Afrique de l’Ouest

Qui succédera au Marocain Mohamed Mouftakir, lauréat de l’Etalon de Yennenga lors de la dernière édition en 2011 avec "Pégase"?

Le Maghreb, avec sept films sur les rangs (trois chacun pour l’Algérie et le Maroc, un pour la Tunisie), et l’Afrique de l’Ouest, avec six films, sont bien placés.

Déjà vainqueur en 2001 avec son deuxième long métrage "Ali Zaoua", le Marocain Nabil Ayouch revient avec "Les chevaux de Dieu", qui évoque l’islamisme radical. Un thème d’actualité dans la région pour cause de guerre franco-africaine contre les groupes jihadistes au Mali, voisin du Burkina Faso.

Autre valeur sûre, le Nigérian Newton Aduaka, Etalon d’or en 2007 avec "Ezra", un film consacré aux enfants-soldats, concourt avec "One man’s show", l’histoire d’un comédien qui apprend qu’il est atteint d’un cancer.

Alors qu’en Afrique les salles obscures ferment depuis des années pour être recyclées en grands magasins ou en lieux de culte, la cuvée 2013 du Fespaco est placée sous le thème "cinéma africain et politiques publiques en Afrique", qui sera décliné à travers de nombreux débats.

Le cinéma en Afrique est "un puissant outil de promotion de la paix", a lancé le ministre burkinabè de la Culture Baba Hama à l’ouverture, appelant les pays du continent à développer leurs politiques culturelles.

Après un hommage, samedi soir, aux artistes du cinéma africain disparus ces deux dernières années, la compétition démarrera dimanche avec les premières projections.

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