Groupe Etat islamique: l’Espagne veut aussi privilégier l’appellation Daech
Le ministre de l’Intérieur espagnol Jorge Fernandez Diez a souhaité mardi en marge d’un colloque sur le terrorisme que médias et experts remplacent l’appellation « Etat islamique » par l’acronyme Daech, qui « offense l’ennemi ».
Le groupe Etat islamique (EI) a en outre décidé de changer le nom de son chef Abou Bakr Al-Baghdadi en lui préférant celui de Calife ("chef des musulmans de partout"), a rappelé le ministre à Madrid lors d’une conférence au Real Instituto El Cano, un think tank.
"C’est chargé de symbolique", a-t-il souligné, en estimant que par ce biais ses membres cherchaient à se donner une "apparence politique" mais aussi celle d’une organisation "unique, hégémonique, toute puissante, la distinguant des autres organisations terroristes".
Daech, a-t-il ajouté, peut aussi être perçu en arabe phonétiquement comme le mot désignant "la chose qui écrase, qui piétine". "C’est donc l’expression dont se servent ses ennemis et qui offense le groupe terroriste".
"C’est pourquoi (…) je vous demande à tous, experts, médias, de collaborer en renonçant à les appeler "Etat islamique" mais à les appeler comme ce qu’ils sont, "Daech".
"Daech", a aussi été choisi notamment par le gouvernement français pour désigner l’organisation.
Le président américain Barack Obama a aussi évité récemment de parler d’Etat islamique (EI), utilisant uniquement "ISIL", initiales en anglais de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL en français).
"Ce groupe se fait appeler ‘Etat islamique’ mais il faut que deux choses soient claires: ISIL n’est pas islamique. Aucune religion ne cautionne le meurtre d’innocents et la majorité des victimes de l’ISIL sont des musulmans. ISIL n’est certainement pas un Etat. Il était auparavant la branche d’Al-Qaïda en Irak", a-t-il déclaré.
Au Liban, c’est devenu un adjectif. Qualifier quelqu’un de "Daech" signifie quelqu’un de borné, qui veut imposer son point de vue.