Ghouta: Macron demande à Rohani de faire « pression » sur Damas pour arrêter les attaques
Le président français Emmanuel Macron a demandé dimanche à son homologue iranien Hassan Rohani « d’exercer les pressions nécessaires » sur le régime syrien pour faire cesser les attaques contre la population de la Ghouta orientale, selon l’Elysée.
Les deux dirigeants ont aussi "marqué leur accord pour travailler ensemble de manière opérationnelle dans les prochains jours afin d’obtenir avec l’ONU, en lien avec le régime de Damas et les principaux pays engagés en Syrie, des résultats sur le terrain, livrer l’aide nécessaire aux civils et rendre effectif le cessez-le-feu".
Il a souligné "la responsabilité particulière qui incombait à l’Iran, du fait de ses liens avec le régime, dans la mise en oeuvre de la trêve humanitaire prévue par la résolution 2401 du Conseil de sécurité de l’ONU", selon le communiqué.
M. Macron "fera un nouveau point cette semaine avec son homologue iranien sur l’avancée concrète de cette discussion", précise l’Elysée.
Lors d’un autre entretien avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan dimanche, et comme samedi soir avec le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, M. Macron a exprimé sa "grave préoccupation" et "les mesures à prendre immédiatement, notamment de la part de l’Iran et de la Russie, pour que le régime de Damas accepte enfin la résolution de l’ONU", selon un autre communiqué de la présidence.
Avec M. Erdogan, il a évoqué "la situation humanitaire dramatique" dans le fief rebelle, "où l’offensive du régime de Damas s’accentue sans que la résolution 2401 (de l’ONU) soit mise en oeuvre".
Soutenu par Moscou, le pouvoir du président syrien Bachar al-Assad n’a jamais caché son intention de reconquérir le fief rebelle situé dans la Ghouta orientale, aux portes de Damas, où quelque 400.000 civils assiégés depuis 2013 vivent une grave crise humanitaire.
Le régime syrien a dit dimanche avoir "progressé sur plusieurs fronts" dans l’enclave rebelle, à la faveur notamment de 15 jours de bombardements meurtriers.
Les raids aériens et tirs d’artillerie du régime se poursuivent malgré une trêve humanitaire quotidienne de cinq heures décrétée mardi.
Emmanuel Macron a par ailleurs "réaffirmé" à Hassan Rohani "l’attachement de la France à l’accord de Vienne du 14 juillet 2015" sur le nucléaire. Il a rappelé les demandes de la France sur des problèmes qui ne relèvent pas du cadre de l’accord mais appellent "des réponses claires" de l’Iran, en particulier sur le programme balistique iranien et la sécurité dans la région, notamment au Liban, selon l’Elysée.
Il a souhaité "une contribution constructive" de l’Iran "à la désescalade régionale et à la résolution des crises au Moyen-Orient".
L’ensemble de ces questions seront évoquées lors de la visite à Téhéran lundi du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. (afp)