GhaliGate: Carmen Calvo hausse le ton contre le Maroc pour masquer le profond malaise de l’Exécutif espagnol

« L’Espagne entretient des relations avec tout le Maghreb », cette déclaration lourde de sens de la première vice-présidente du gouvernement espagnol, Carmen Calvo, sur Canal Sur TV, reprise par Europa Press, ne passera pas, car elle traduit toute la duplicité et le double langage du gouvernement de Pedro Sanchez et de sa ministre des Affaires étrangères Arancha González Laya à l’égard du Maroc .

Carmen Calvo, qui réagissait vendredi à la déclaration de l’ambassadrice du Maroc en Espagne Karima Benyaich qui a déploré que la cheffe de la diplomatie espagnole « continue de présenter des faits erronés et de tenir des propos inappropriés » sur la crise entre le Maroc et l’Espagne, a défendu l’accueil par l’Espagne du criminel de guerre, le chef des milices séparatistes du Polisario Brahim Ghali.

La responsable espagnole accuse également le Maroc d’avoir violé « une limite de bon voisinage en autorisant un assaut » de migrants sur la ville de Sebta (Ceuta), une terre marocaine occupée par l’Espagne depuis plus de 500 ans.

« Nous voulons respecter le Maroc mais ce qui s’est passé ne peut pas arriver. C’est un dépassement que nous ne pouvons admettre », a-t-elle dit dans un déni total de la responsabilité entière de l’Espagne dans cette crise.

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Cette sortie de Carmen Calvo est révélatrice d’un Exécutif espagnol aux abois qui cherche à tout prix à détourner l’attention de l’opinion publique internationale et, surtout, de l’Europe sur l’origine de la crise entre les deux pays, qu’est celle d’avoir accueilli un criminel de guerre sous une fausse identité en violation flagrante de l’état de droit espagnol et des valeurs de l’UE.

Dans une tribune publiée dans Mediapart , l’eurodéputé (Les Verts), Mounir Satouri, a notamment appelé le gouvernement espagnol à « s’excuser » d’avoir consacré « l’impunité au mépris de ses engagements européens et internationaux ».

« En dissimulant l’identité de M. Ghali pour lui permettre d’échapper à ses obligations juridiques, il fait montre d’une politique du deux poids, deux mesures dans son attachement à garantir les droits humains sur son territoire », a-t-il dénoncé.

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Les relations maroco-espagnoles traversent une crise majeure après l’accueil sous une fausse identité de Brahim Ghali, en concertation étroite  avec les généraux d’Alger.

Plusieurs plaintes ont pourtant été déposées contre le chef du Polisario en Espagne par des dissidents sahraouis du Polisario et des associations des droits de l’homme pour « crimes de guerre », « tortures, séquestration », « enlèvements, disparitions », « viol ».

Il aura fallu un bras de fer engagé par le Maroc pour qu’enfin l’Audience Nationale de Madrid, qui le poursuit depuis 2016, accepte de l’entendre le 1er juin par visioconférence depuis l’hôpital San Pedro où le chef des séparatistes est en convalescence aux frais du contribuable espagnol.

 

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