Le parquet a confié l’enquête au SRPJ de Toulouse du chef de tentative d’assassinats, a-t-on ajouté de même source. L’absence de saisine de la section antiterroriste du parquet de Paris laisse ainsi entendre que ces faits ne sont pour le moment pas considérés comme étant liés à une action terroriste.
Un témoin sous le choc
Le jeune homme, recherché pour des faits de droit commun, a renversé les trois étudiants d’origine chinoise alors qu’ils traversaient sur un passage piéton, peu avant 16 heures route de Grenade, un axe d’un quartier résidentiel de Blagnac, selon la police toulousaine. Parmi les blessés, une jeune fille de 23 ans a été plus grièvement atteinte mais son pronostic vital n’est pas engagé. Les deux autres blessés sont un jeune homme et une jeune fille, respectivement âgés de 22 et 23 ans, plus légèrement touchés.
Toujours de source policière, on précise qu’une autre jeune femme, témoin de la scène, a été choquée. Le procureur de la République de Toulouse s’est rendu sur les lieux. « Nous avons été avisés à 15 heures 45 qu’un homme au volant de son véhicule Clio avait foncé volontairement sur trois personnes », a ainsi déclaré Pierre-Yves Couilleau, précisant que l’homme avait « indiqué qu’il souhaitait renverser ces personnes ».
« Ce qui compte dans cette affaire, c’est le profil psychiatrique de la personne », a poursuivi le procureur, ajoutant que le jeune homme faisait l’objet de deux sursis avec mise à l’épreuve et obligation de soins. Cet homme, célibataire et sans enfant, vivait chez sa mère à Blagnac, a précisé le parquet. « L’individu interpellé immédiatement après les faits a indiqué avoir projeté ce passage à l’acte depuis un mois », a ensuite précisé le procureur dans un communiqué. Interrogé sur d’éventuelles motivations terroristes, Pierre-Yves Couilleau a répondu qu’« il n’y avait rien de cet ordre-là ».
Une menace toujours présente
La ministre des Transports Elisabeth Borne, en déplacement à Toulouse vendredi, s’est rendue brièvement sur place.
Cette agression intervient alors que la France vit sous une constante menace terroriste depuis la vague d’attentats jihadistes sans précédent, parfois de masse, qui ont fait 241 morts depuis 2015. Les craintes sont d’autant plus vives qu’une attaque meurtrière a été commise le 1er octobre sur le parvis de la gare Saint-Charles à Marseille où un Tunisien de 29 ans avait tué au couteau deux cousines, avant d’être abattu par la police.
Le groupe Etat islamique a revendiqué ces assassinats, mais les enquêteurs français n’ont pas, pour l’heure, trouvé d’élément reliant l’assaillant à l’organisation jihadiste. Les précédentes attaques ont souvent ciblé les forces de l’ordre – policiers et militaires participant notamment à l’opération Sentinelle dans les rues de France.