France : la dette publique à 100,4% du PIB fin septembre (Insee)

La dette publique de la France a fortement augmenté au troisième trimestre pour atteindre 100,4% du PIB, dépassant la richesse nationale pour la première fois depuis 2017, a rapporté vendredi l’Insee, mais le gouvernement maintient sa prévision de 98,8% pour la fin de l’année et anticipe une décrue pour 2020.

L’endettement public a progressé fin juin et fin septembre de 39,6 milliards d’euros à 2.415 milliards d’euros, a précisé l’Institut national des statistiques.

Ce n’est pas la première fois que la dette publique française dépasse les 100% du PIB, du moins selon le nouveau mode de calcul, qui intègre la dette de la SNCF.

En 2017, elle avait ainsi atteint 100,7% au premier trimestre et 100,9% au deuxième trimestre. Mais cette année là, la dette publique annoncée était restée en-dessous de la barre des 100%, car la dette de l’opérateur public des chemins de fer n’avait pas encore été intégrée. Les ratios avaient été recalculés a posteriori l’année suivante.

Malgré la hausse de 0,9 point de PIB de l’endettement public au troisième trimestre, le gouvernement maintient sa trajectoire de désendettement.

"Cela ne remet donc pas en cause les prévisions du gouvernement, à 98,8% du PIB fin 2019, car le ratio de dette en fin d’année 2019 sera inférieur, après des remboursements de capital importants en octobre et en novembre", a appris l’AFP auprès du ministère des Comptes publics après la publication des chiffres de l’Insee.

– "Raisons techniques" –

Le gouvernement explique que "cette hausse de la dette au troisième trimestre était attendue" et "provient de raisons techniques liées à la gestion de la dette".

"Plus spécifiquement, elle provient du calendrier des émissions et des amortissements de titres de dette", détaille-t-on de même source.

Le gouvernement rappelle anticiper "que le ratio de dette amorcera sa décrue à compter de 2020".

L’Insee explique qu’à la fin septembre, la "hausse provient principalement de la dette négociable à long terme (+35,8 milliards d’euros) et dans une moindre mesure de la dette négociable de court terme (+4,1 milliards)", selon un communiqué de l’Insee.

"Cette progression de l’endettement de l’État s’accompagne d’une augmentation importante de sa trésorerie (+22,5 milliards)", ajoute l’Insee.

L’institut avertit que "la variation de la dette ne permet pas de déduire le déficit public", et que la dette publique brute n’est pas exactement la même que la dette au sens du traité de Maastricht, de laquelle est exclue "la variation des actifs financiers et des passifs".

Le traité de Maastricht stipule que l’endettement public des Etats de la zone euro ne doit pas dépasser 60% du PIB, et que le déficit public doit être contenu sous la barre de 3% du PIB.

En 2018, une croissance légèrement plus forte qu’attendu, à 1,6% au lieu de 1,5%, avait permis à la dette publique de se stabiliser à 98,4% du PIB.

En 2019, la hausse du PIB attendue n’est que de 1,3%, et le déficit public, limité à 2,5% l’an dernier, devrait remonter à 3,1% en raison du remplacement du CICE par un allègement de charges pérenne pour les entreprises, qui entraîne en 2019 un manque à gagner temporaire pour l’Etat de l’ordre 20 milliards d’euros, ou 0,9 point de PIB.

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