Barack Obama a annoncé cette semaine que les Etats-Unis allaient prendre la tête d’une "vaste coalition" et intensifier la campagne contre l’Etat islamique, lancée par une série de frappes aériennes qui vont être étendues à la Syrie.
"C’est une décision, et je pèse mes mots, absurde et dangereuse", a dit sur BFM TV l’ancien ministre français des Affaires étrangères, qui avait prononcé en 2003 aux Nations unies un discours retentissant pour dire le refus français de participer à l’intervention en Irak.
"Il serait temps que les pays occidentaux, les Etats-Unis et l’Europe, tirent les leçons. Depuis l’Afghanistan, depuis treize ans, nous avons multiplié les interventions – Afghanistan, Irak, Libye, Mali -, pour quel résultat ? Il y avait en 2001 un foyer terroriste central, aujourd’hui il y en a près d’une quinzaine."
"L’Etat islamique, c’est l’enfant monstrueux de l’inconstance et de l’arrogance de la politique occidentale", a-t-il ajouté, fustigeant une guerre "irréfléchie" en Irak pour faire tomber le régime de Saddam Hussein en 2003 et l’abandon des opposants syriens "au milieu du gué".
"La montée en puissance des islamistes, c’est la conséquence de nos incohérences", a encore dit l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac qui voit dans la nouvelle guerre d’Irak un "risque de coaliser un certain nombre de forces contre nous".
Le président François Hollande est en visite ce vendredi en Irak pour préparer la conférence internationale de Paris, lundi. (voir )
Selon Dominique de Villepin, les Occidentaux ne devraient pas être les premiers exposés mais s’appuyer sur les Etats de la région. "Il convient que les Etats prennent leurs responsabilités. S’il y a une coalition aujourd’hui à former, c’est une coalition des pays arabes", a-t-il dit.