Assassinat Mohamed Brahmi: Basma Belaïd dénonce la « responsabilité collective » du gouvernement tunisien
Le ministre de l’Intérieur a concédé que la CIA avait informé, le 14 juillet ses services d’un projet d’assassinat par des salafistes visant le député d’opposition. Mohamed Brahmi avait été tué onze jours plus tard. Le ministre Lotfi Ben Jedou a authentifié hier, vendredi 13 septembre, un document interne de ses services daté du 15 Juillet, et qui fait état de cette menace. Le document en question a été divulgué par une association, qui cherche à établir la vérité sur le meurtre d’un autre opposant, le député Chokri Belaïd, tué en février.
Rencontrée en marge du sit-in organisé hier Boulevard Bourguiba à proximité du ministère de l’Intérieur pour réclamer la vérité sur l’assassinat de Brahmi, Basma Belaïd a déclaré à Atlasinfo qu’il y a une "complicité claire attestée par le document de la CIA qui prouve que le gouvernement a été informé de l’assassinat de Mohamed Brahmi".
"On ne va pas lâcher l’affaire ni pour Chokri ni pour Mohamed Brahmi parce qu’il s’agit du même dossier. Nous allons nous battre jusqu’à ce que soit dévoilé la responsabilité directe et réelle des commanditaires de ces deux assassinats", a-t-elle poursuivi.
Pour elle, la responsabilité du ministre de l’Intérieur et du Premier ministre, ainsi que de tout le gouvernement "n’est plus une illusion. Le ministre de l’Intérieur, lui-même, a reconnu la validité du dit document". "On veut connaître la vérité, toute la vérité, nécessaire pour instaurer des institutions solides pour une Tunisie démocrate, une Tunisie progressiste".
Concernant les poursuites à donner à cette affaire, Basma Belaïd relève la nécessité de l’internationaliser. "Jusqu’à maintenant, on avait confiance dans la justice tunisienne. mais on va commence à internationaliser l’affaire auprès des institutions internationales pour des questions de neutralité et d’intégrité".