Afghanistan: l’Iran ne doit pas être un « perturbateur », prévient Pompeo

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a mis en garde vendredi l’Iran contre toute tentative de faire dérailler l’accord historique qui doit être signé avec les talibans.

M. Pompeo a confirmé que les talibans respectaient une semaine de « réduction de la violence », condition pour la signature prévue samedi à Doha de cet accord qui doit ouvrir la voie à un retrait des troupes américaines après plus de 18 ans de guerre en Afghanistan.

« Il y a une tradition d’un engagement de l’Iran dans des activités en Afghanistan pour agir comme un perturbateur », a déclaré le chef de la diplomatie lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants.

« Nous surveillons de près si la République islamique d’Iran prend des mesures encore plus concrètes qui sapent nos efforts de paix et de réconciliation », a-t-il expliqué.

Selon lui, l’Iran pourrait présenter un risque accru pour les troupes militaires américaines, dont le nombre doit être fortement réduit après l’accord de Doha.

Washington accuse Téhéran de déstabiliser le Moyen-Orient en soutenant notamment les groupes paramilitaires dominés par des forces pro-Iran en Irak, les rebelles chiites Houthis au Yémen et le régime de Bachar al-Assad en Syrie.

L’Iran partage une frontière de plus de 900 km avec l’Afghanistan, pays avec lequel il a toujours entretenu des relations complexes.

La République islamique a longtemps soutenu la minorité ethnique Hazara en Afghanistan, une communauté chiite violemment persécutée dans les années 1990 sous le règne des talibans, qui prône un islam sunnite rigoriste.

Elle a en outre agi aux côtés de l’ONU et de pays occidentaux pour aider à la lutte contre les talibans après l’invasion dirigée par les Etats-Unis en 2001.

Mais, ces dernières années, des informations de sources afghane et occidentale ont fait état de liens établis entre les Gardiens de la révolution, les unités militaires d’élite du régime iranien, et les talibans pour chasser les forces américaines d’Afghanistan.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif avait dénoncé en 2019 les négociations entre Washington et les talibans, estimant qu’elles profiteraient aux extrémistes et affaibliraient le gouvernement internationalement reconnu de Kaboul.

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