Michaëlle Jean, nouvelle SG de l’Organisation internationale de la Francophonie
L’ancienne gouverneure du Canada Michaëlle Jean, élue dimanche à Dakar au poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), est un enfant du Nord et du Sud, comme elle l’a toujours revendiqué elle-même. Un statut confirmé par son fabuleux parcours.
Native de Port-au-Prince (Haïti), en 1957, Michaëlle Jean a regagné en 1968 le Québec avec ses parents, fuyant le régime dictatorial de François Duvalier.
Après avoir obtenu un Baccalauréat ès arts en littératures et langues modernes (italien et espagnol), quelques années plus tard, elle poursuit avec succès des études en littérature comparée à l’Université de Montréal, et y enseigne la langue et la littérature italienne.
Trois bourses lui permettent de approfondir ses connaissances en Italie, ce qui lui a permis de parfaire son multilinguisme. Michaëlle Jean parle couramment cinq langues, le français, l’anglais, l’italien, l’espagnol et le créole, en plus de notions du portugais.
Son parcours universitaire ne l’a pas empêcher de se donner à l’action associative, en contribuant pendant dix ans à la mise sur pied d’un vaste réseau de refuges d’urgence pour les femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants. Un projet qui s’étendra sur tout le territoire québécois et dans d’autres provinces canadiennes.
De 1988 à 2005, Michaëlle Jean connaît une brillante carrière de journaliste et d’animatrice d’émissions d’information à la télévision publique canadienne, au réseau français Radio-Canada et au réseau anglais CBC Newsworld.
Ses performances en journalisme lui valent de nombreux prix, dont celui de l’Assemblée nationale du Québec. L’Assemblée parlementaire de la Francophonie souligne son mérite et lui décernent l’insigne de Chevalier de l’Ordre de La Pléiade.
Elle a participé également à plusieurs films documentaires réalisés par son mari, le cinéaste, essayiste et philosophe Jean-Daniel Lafond, parmi lesquels "La manière nègre ou Aimé Césaire, chemin faisant", "Tropique Nord", "Haïti dans tous nos rêves" et "L’heure de Cuba", tous primés au Canada et sur la scène internationale.
Le 27 septembre 2005, Michaëlle Jean devient le 27e gouverneur général et commandant en chef du Canada. Un couronnement pour cette fervente adepte de la Francophonie.
A preuve, en 2010, à la demande de l’actuel secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, Abdou Diouf, elle accepte et assume le rôle de Grand Témoin de la Francophonie aux Jeux olympiques et paralympiques de Londres 2012.
De nombreuses universités canadiennes et étrangères lui accordent des doctorats honorifiques qui saluent ses engagements et son action.
Aujourd’hui, aux commandes d’une OIF forte de ses 57 Etats membres, de 20 pays observateurs et de 274 millions de locuteurs à travers le monde, Michaëlle Jean qui succède à un ténor de la renaissance francophone, Abdou Diouf, s’offre une nouvelle occasion de faire montre de son sens de pertinence et d’orner, par le maillon de la Francophonie, son fabuleux parcours.