Crise grecque : Hollande a amené Tsipras « à accepter l’inacceptable »
Pour Éric Coquerel du Parti de gauche, François Hollande « n’a fait que jouer le rôle du bon flic » dans le dénouement de la crise grecque.
Sur Radio France Internationale (RFI), Éric Coquerel affirme que François Hollande, qui entame ce jeudi une visite de deux jours en Grèce, "a rendu un très mauvais service aux Grecs". Pour le secrétaire national du Parti de gauche, le chef de l’État français "a su utiliser une communication pour laisser penser que finalement il est à leur côté face à Mme Merkel, mais il n’a fait que jouer le rôle du bon flic – celui qui amène un détenu à avouer –, lui, il a amené Alexis Tsipras à accepter l’inacceptable".
"Complice" d’Angela Merkel
"François Hollande a été le complice" de la chancelière allemande Angela Merkel pour amener le Premier ministre grec à accepter un plan "qui ne va entraîner que du sang et des larmes en Grèce s’il est appliqué", a-t-il affirmé. "Tout y est : politique d’austérité maintenue, mise sous tutelle du Parlement grec, privatisation à tire-larigot", a-t-il poursuivi, ajoutant que "c’est d’ailleurs ce qui explique que François Hollande part avec des entreprises, pour que la France bénéficie du fait que la Grèce soit obligée aujourd’hui de vendre ses entreprises les plus florissantes".
"Nous continuons à dialoguer avec Tsipras, avec Syriza (la gauche radicale grecque, NDLR), mais nous ne sommes pas d’accord sur le fait d’appliquer une politique qui est finalement d’accepter l’idée qu’il n’y aurait pas d’alternative", a encore dit Éric Coquerel.
François Hollande effectue jeudi et vendredi une visite officielle en Grèce en forme de message de confiance, trois mois après avoir été l’un des plus fermes soutiens du pays pour lui éviter de sortir de l’euro. François Hollande est accompagné d’au moins quatre ministres, dont Michel Sapin (Finances), mais aussi de nombreux chefs d’entreprise.