Emmanuel Macron expose ses « projets-clés » pour l’Union européenne
Le président français Emmanuel Macron expose mardi son ambitieux projet pour « refonder » l’Europe, malgré la perspective d’un gouvernement allemand moins réceptif après les élections de dimanche.
Devant les étudiants français et étrangers, le président centriste proposera une série de "projets-clés" à l’échelle européenne ainsi qu’une méthode pour élaborer, d’ici à l’été 2018, une feuille de route de l’Union européenne sur 10 ans, a expliqué le palais présidentiel de l’Élysée.
Il détaillera notamment son projet d’une Europe à plusieurs formats, afin de surmonter la lourdeur des décisions à l’unanimité des 27. Objectif: que, sur chaque sujet, l’UE avance avec les pays qui le souhaitent "sans que les pays qui ne le voudraient pas empêchent les autres d’avancer". S’il a esquissé durant l’été plusieurs de ses initiatives, M. Macron a tenu à attendre la fin des élections allemandes pour ouvrir cette "nouvelle page" de l’UE.
Mais la trop courte victoire de la chancelière pourrait être un frein à l’Europe qu’il ambitionne. Angela Merkel devrait notamment s’allier avec les libéraux du FPD, peu enclins à renforcer l’Europe.
Le chef des libéraux, Christian Lindner, a ainsi déjà averti qu’il s’opposerait farouchement au projet de budget de la zone euro du président Macron – lequel espère ainsi aider à financer des investissements d’infrastructure.
Pas question pour M. Lindner de voir l’argent "atterrir en France pour les dépenses publiques ou en Italie pour réparer les erreurs de (Silvio) Berlusconi" alors qu’Emmanuel Macron plaide pour un ministre et un budget spécifique pour les 19 pays de la zone euro.
Pour autant, Paris ne veut pas modifier ses propositions et espère emporter malgré tout la cruciale adhésion de l’Allemagne.
Ce que n’exclut pas non plus le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis: il a dit "espérer que les négociations (en Allemagne) aboutiront à un gouvernement capable de montrer le chemin afin de faciliter les discussions sur un renforcement de l’Union monétaire". "Nous voyons une possibilité d’atteindre un accord", a-t-il ajouté.
Avec AFP