L’économiste Gilbert Benyaoune, Professeur d’économie à l’université d’Aix-en-Provence, et Président du groupe d’Aix qui milite pour la paix entre Israéliens et Palestiniens par l’économie, à l’instar de l’Europe après la seconde Guerre mondiale, a livré un témoignage sur "l’expérience et le vécu des juifs au Maroc".
Il a mis l’accent sur la tolérance dans l’histoire du Maroc où juifs et musulmans vivaient en bonne intelligence depuis des siècles.
L’historien Yigal Bin Nun a, pour sa part, abordé la vague de migration des juifs marocains, soulignant l’attachement demeuré intact de ces derniers au Maroc.
Rachid Mountassar, universitaire et spécialiste du dialogue interculturel a, quant à lui, plaidé pour un passage du dialogue des cultures utilisé comme un alibi politique à la culture des dialogues des peuples et des civilisations en faveur de la paix.
De son côté, Mohamed Affaya, écrivain et professeur à la faculté des Lettres à Rabat, a éclairé l’assistance par un exposé sur l’histoire moderne de la culture marocaine.
L’histoire de l’immigration marocaine en France a été, par ailleurs, abordée par Driss Ajbali, sociologue et membre du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger.
L’intervenant a livré une analyse des quatre étapes de l’immigration Maghrébine en France, de la première génération ouvrière des années 1960 et 1970, celle des parents habitant les foyers Sonacotra, à celle d’un Islam revendicatif, en passant par l’émergence des jeunes issus de l’immigration dans les années 1980, dont le combat avait concrétisé l’acquisition du statut de résident.
Dans leurs recommandations, les participants ont estimé que le tissu associatif des marocains de l’étranger doit s’adapter à l’évolution et aux exigences de l’immigration marocaine, afin de répondre aux attentes de la jeunesse issue de l’immigration, tant sur la forme par le discours que sur le fond en évoquant des thématiques qui intéressent la jeunesse. Cette exigence devient vitale pour la préservation et l’entretien de la relation entre cette jeunesse avec la mère patrie.
Ils ont, à ce titre, invité le Ministère de la jeunesse et des sports marocain à accorder la place qui appartient à la jeunesse issue de la diaspora marocaine au sein du futur Conseil national de la Jeunesse, conformément aux recommandations du Roi Mohammed VI dans Son discours du 20 août dernier.
Organisé par le Conseil Régional des Marocains de France de PACA (Provence-Alpes-Cô te d’Azur), ce colloque s’inscrit dans le cadre des journées du Dialogue des Peuples, une manifestation qui se veut un rendez-vous annuel d’échange, d’amitié et de solidarité des civilisations et des peuples issus de la Méditerranée.
Avec cette édition du Dialogue des Peuples, "nous voulons montrer au monde que Juifs, Chrétiens et Musulmans veulent aujourd’hui, comme hier, unir leur force pour plus de fraternité, plus de tolérance et plus de justice", a souligné Driss Mechioukhi, Président du Conseil Régional des Marocains de France û région PACA.
"Pour nous, Marocains, qui ont toujours vécu en bonne intelligence avec nos frères des autres confessions, tout cela nous paraît logique et évident. Mais, dans le monde troublé qui est le nôtre, nous avons envers nos enfants un devoir de mémoire, un devoir de transmission et un devoir d’éducation", a-t-il ajouté, en clô ture de l’événement.
Une soirée artistique a été organisée en clôture à ce colloque animée par l’artiste Mostafa El Harti, en présence de la Vice-présidente du conseil régional PACA, Gael l’Enfant, du Vice-président du Conseil général, André Guinde, de l’adjoint au Maire de la ville, Françoise Therme, et du Consul général du Maroc à Marseille, Mostafa Basso, qui ont tous salué l’initiative du Conseil Régional des Marocains de France.