Tunisie: un non-lieu rendu pour la mort d’un opposant en 2012

La justice tunisienne a prononcé un non-lieu dans l’affaire de la mort en 2012 d’un responsable du parti Nidaa Tounès, alors dans l’opposition, en marge d’affrontements dans le sud du pays, a indiqué mardi un responsable judiciaire.

Le décès de Lotfi Naguedh avait suscité un tollé et avait été qualifié par le fondateur de Nidaa Tounès et actuel chef de l’Etat Béji Caïd Essebsi d’"assassinat politique". Le président de l’époque, Moncef Marzouki, avait parlé d’un "lynchage".

Quatre hommes étaient détenus depuis 2012 et 2013 dans cette affaire. Deux étaient accusés d’homicide volontaire, les deux autres de complicité. Ils ont tous été blanchis de ces accusations lundi soir par le tribunal de première instance de Sousse (centre-est), a indiqué à l’AFP Raouf Yousfi, son porte-parole.

Ils ont écopé de peines de prison ferme pour avoir participé à des violences mais ont été libérés, la période de détention provisoire couvrant le jugement, a-t-il ajouté.

Six autres accusés comparaissaient libres et ont été condamnés à des peines de prison allant de quatre mois à un an, notamment pour agression avec violence et port d’arme visible pendant un rassemblement. Mais ils ne seront pas non plus emprisonnés, ayant déjà passé du temps en détention.

Le Parquet de Sousse a fait appel de ces condamnations.

"Pour nous, c’est une catastrophe", a dit à la radio Shems FM Mourad Dalech, un avocat de la famille de Lotfi Naguedh.

L’un des accusés a de son côté salué "une victoire de la justice".

"Ce qui nous est arrivé est en réalité une injustice (…). Les forces de l’apostasie qui ont fait de nous des criminels ont voulu enterrer (…) les concepts de liberté et de dignité", a dit Saïd Chebli.

Lotfi Naguedh, coordinateur local de Nidaa Tounès, est mort en octobre 2012 à Tataouine en marge d’affrontements entre ses partisans et des militants proches de la coalition menée par les islamistes d’Ennahdha, alors au pouvoir.

Selon Nidaa Tounès, il a été passé à tabac lors d’une attaque de ces manifestants contre le siège du syndicat qu’il dirigeait.

La manifestation avait été organisée par la Ligue de protection de la révolution (LPR), un regroupement d’organisations accusé d’être derrière plusieurs actes de violences depuis la révolution de 2011 et qui a été dissous.

Le ministère de l’Intérieur avait confirmé les violences mais assuré que la victime avait été terrassée par "une crise cardiaque".

Source AFP

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