La liberté de disposer de son corps, d’aimer, la liberté de circuler, la parité, l’égalité des chances et des salaires…ces causes sont un tout, elles sont une !
Combien de femmes ont-elles payé de leur vie le fait d’être femme ?
De pétitions en rassemblements, de sit-in en manifestations… ces militant(e)s n’ont eu de cesse de se mobiliser, souvent dans le silence, parfois dans l’indifférence mais toujours avec constance et courage : rappelons nous de Hanane (l’une des dernières en date, parmi tant d’autres) ajoutons y d’ailleurs le petit Reda de Meknes, souvenons nous de l’affaire des jupes d’Inezgane, du bisou des adolescents de Nador et tout dernièrement des jeunes bénévoles Belges menacées car vêtues de shorts… Bref toutes ces affaires ont la même valeur, méritent la même mobilisation et nécessitent la même détermination !
Comment ne pas voir qu’il s’agit en fait d’un choix de société ?
Où nous choisissons de vivre en harmonie les un(e)s avec les autres – où le mot liberté ne dépendra pas d’un genre – où bien nous irons vers plus de ghettoïsation, plus de défiance, plus d’inégalité(s), plus de discrimination dont la femme sera la victime expiatoire !
A l’heure où vont débuter les travaux devant conduire notre pays vers un nouveau modèle de développement, nous ne pouvons plus nous cantonner à la dénonciation, à la protestation, il est évident que nous sommes face à un choix d’avenir : notre combat est porteur de propositions, d’idées, de valeurs, de choix : notre sensibilité doit être présente dans les structures chargées de réfléchir à ce nouveau modèle de développement qui conditionnera notre choix de vie, nos voix doivent être prises en compte.
De ces luttes ancrées dans le temps -et dans lesquelles il est absolument indispensable d’inclure les nouvelles générations- nous sommes les héritiers ; cette prise de position a valeur d’engagement, elle ne saurait être ponctuelle : nous nous engageons pour que la voie que nous traçons, le modèle auquel nous aspirons, ce choix que nous incarnons soit l’un des piliers de la société que nous voulons laisser à nos enfants.
Un futur -qui doit s’incarner d’ores et déjà dans le présent- où la liberté se conjuguera aussi bien au féminin qu’au masculin et se déclinera au pluriel.
Narjis Rerhaye : écrivaine et activiste
Ahmed Ghayet : acteur associatif et culturel