Tebboune, une malédiction algérienne

Au crépuscule de l’ère Bouteflika, certains forcenés de l’espoir commençaient à rêver d’un scénario de changement vers le meilleur où une nouvelle génération prendrait les rênes du pouvoir en Algérie et aura pour ambition de provoquer des césures positives dans l’histoire algérienne et celle de la région .

Quand le logiciel du président Bouteflika n’était plus compatible avec les envies et les besoins de la société algérienne comme en témoignait la violence du refus d’un cinquième mandat, le pari était légitime de vouloir croire à une alternative plus en phase avec les nouvelles donnes politiques. Une nouvelle gouvernance accompagnée forcément avec une révision profonde et radicale des relations avec le voisinage.

Était-ce de la naïveté  de circonstances ou de la méthode Coué poussée à son paroxysme mais l’espoir du changement était bien là, motivant la flamme de la contestation interne, inspirant l’optimisme d’une sortie de crise qui dure depuis l’indépendance.

Mais quand les militaires d’Alger avaient, comme à leur habitude, coopté et installé  Abdlmajid Tebboune pour succéder à Abdelaziz Bouteflika dans un simulacre d’élections digne des régimes dictatoriaux, ils ont tué dans l’œuf ces espoirs.

Obscur cadre de la nomenclature qui gère l’Algérie depuis l’indépendance, sans aura ni charisme, Abdelmajid Tebboune, dont la docilité légendaire est le seul  point de force, a été choisi pour incarner cette continuité avec le régime de Bouteflika. Sa parenthèse médicale en Allemagne a failli écourter sa mission avant de revenir jouer les premiers rôles dans cette pièce de théâtre où tout semble en mouvement pour que rien ne bouge.

Une politique qui non seulement n’a pas bougé mais a pris un dangereux tournant dans la relation avec le Maroc. Du temps de Bouteflika l’hostilité à l’égard du voisin de l’Ouest était installée, codifiée, partie prenante des choix stratégiques algériens. Les milices séparatistes du Polisario avaient pignon sur la rue algérienne, couvé par l’armée, les médias et certains partis politiques. Malgré cette situation de confrontation et de concurrence diplomatique permanente, Bouteflika respectait un minimum de protocoles et donnait parfois l’impression qu’il avait des lignes rouges à ne pas transgresser. Cela laissait la place à toutes sortes d’évolution y compris celle spectaculaire d’imaginer une réconciliation inédite avec le Maroc.

Sous l’ère de Tebboune, l’irrationnel et le délire se sont installés au pouvoir à Alger. Dans toutes ses sorties médiatiques, Abdelmajid Tebboune a tenu à manifester une relation spéciale et névrotique avec le voisin marocain.

Même quand le contexte ne s’y prête pas, la haine à l’égard du Maroc était non seulement présente mais accentuée comme dans une logique commerciale où il faut placer le produit pour le vendre de manière subliminale. Dans les réflexions et les attitudes de Tebboune, le Maroc est présent de manière  pathologique.

Sa récente sortie sur la nécessité de couper toutes relations commerciales entre certains sociétés d’assurance algériennes et certaines entreprises  marocaines a illustré le niveau obsessionnel de cette haine. Esprit de vengeance indigne. Comportement d’une médiocrité jamais atteinte qui incarne la dégradation de la fonction présidentielle dans un pays où le président ne sert que de porte voix fidèle et soumis à une institution militaire qui s’accroche par tous les moyens au pouvoir et qui, pour subsister, s’est inventé le Maroc comme ennemi à usage politique interne.

Elle était tellement méprisable et petite dans son niveau de réflexion que la  sortie de Tebboune avait provoqué un haut le cœur généralisé au sein des voix de l’opposition algérienne. Ces mêmes voix ont tiré à boulets rouges sur un président mal élu, mal accepté et qui commet des indignités au quotidien.

Abdelmajid Tebboune est une malédiction algérienne. Avec lui les rêves démocratiques des Algériens et leur envie d’une bonne gouvernance politique et économique sont reportés. Avec lui, la région du Maghreb qui a longtemps souffert de divisions et de paralysie est en train de vivre sur ses nerfs. Tebboune a une démarche et une perception pyromane des rapports de force. Son tempérament verrouillé par une obsession anti-marocaine maladive est capable d’imaginer le pire, de provoquer des guerres et des confrontations.

Quand au sommet d’un État se trouve un homme aussi versé dans la provocation comme l’est assurément Abdelmajid Tebboune, le risque d’un dérapage n’est pas loin. Les avocats de Tebboune affirment, pour relativiser son rôle et son influence, que la seule consolation est que finalement il n’est qu’une marionnette aux mains de l’armée, un jouet de circonstance chargé de transmettre son malaise et sa déception face aux incontestables succès diplomatiques, politiques et économiques du voisin marocain.

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