Dans un rapport évoquant trois scénarios hypothétiques allant d’un “stress faible” à un “stress sévère”, “S&P”, selon le scénario le plus pessimiste, estime que la Tunisie risque de “faillir” à ses obligations financières s’il ne parvient pas à conclure un accord avec le FMI et à obtenir un autre soutien bilatéral.
Cette situation conduirait également, à une dépréciation “significative” du dinar tunisien et à une “forte hausse” de l’inflation et partant ferait subir aux banques “des pertes importantes” et augmenterait leur besoin d’être recapitalisées, a averti l’agence de notation financière.
S’agissant du scénario le plus optimiste “stress faible”, S&P estime que la conclusion d’un accord avec le FMI, d’ici la fin du premier trimestre de 2023 et la mise en œuvre de réformes, permettraient de rétablir “progressivement” la confiance à l’égard de la Tunisie et de relancer les investissements du secteur privé.
A cet égard, les finances publiques et extérieures devraient retrouver une trajectoire “soutenable” et les banques de la place seraient en mesure d’entamer la mise en œuvre des réformes dirigées par la Banque Centrale de Tunisie (BCT), même si le coût du risque bancaire devrait rester élevé mais, sur une tendance baissière par rapport à 2020/2012, fait observer l’Agence.
Pour ce qui est du troisième scénario “stress modéré”, “Standard & Poor’s” suppose que l’absence de mise en œuvre des réformes empêcherait le pays de mobiliser les ressources nécessaires pour financer son budget, ce qui ne sera pas sans impact sur le soutien bilatéral et multilatéral.
Faute de soutien extérieur, le gouvernement serait contraint de recourir davantage au marché local afin de mobiliser des ressources auprès des banques ou d’autres entreprises du secteur public qui disposent suffisamment de liquidité.
“Ceci pourrait exacerber la pression sur les banques et éroder la rentabilité”, précise l’Agence.
Le 15 octobre 2022, le FMI avait annoncé que ses services et les autorités tunisiennes sont parvenus à un accord au niveau des services pour soutenir les politiques économiques de la Tunisie avec un accord de 48 mois, au titre du Mécanisme élargi de crédit, d’environ 1,9 milliard de dollars.
Le dossier relatif à l’examen du programme de réformes de la Tunisie avait été retiré, le 14 décembre dernier, de l’ordre du jour de la réunion du conseil du Fonds, prévue initialement le 19 décembre 2022.