Plus tôt dans la journée, les militaires au pouvoir avaient démenti avoir mené un coup d’Etat et se sont efforcés de rassurer la communauté internationale ainsi que les manifestants.
Awad Ibn Ouf, le chef du Conseil militaire de transition, a annoncé dans un discours à la nation avoir renoncé à son poste, et nommé à sa place Abdel Fattah al-Burhan Abdelrahmane, inspecteur général des forces armées.
Cette déclaration a été accueillie par de scènes de liesse dans la capitale soudanaise, selon des journalistes de l’AFP.
"Le rôle du conseil militaire est de protéger la sécurité et la stabilité du pays", a déclaré plus tôt le général Omar Zinelabidine, membre du Conseil militaire, qui s’exprimait devant des diplomates arabes et africains.
"Ce n’est pas un coup d’Etat militaire, mais une prise de partie en faveur du peuple", a-t-il ajouté.
"Nous ouvrirons un dialogue avec les partis politiques pour examiner comment gérer le Soudan. Il y aura un gouvernement civil et nous n’interviendrons pas dans sa composition", a-t-il dit, répétant des assurances formulées plus tôt par les chefs militaires.
Ceux-ci avaient par ailleurs affirmé que le président déchu, qui dirigeait le pays d’une main de fer depuis 30 ans, était en détention mais qu’il ne serait pas "livré à l’étranger", alors qu’il est sous le coup de deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).
Après des semaines de manifestations réclamant son départ, Omar el-Béchir a été renversé jeudi par l’armée qui a mis en place un "Conseil de transition militaire" pour deux ans.