Sénégal: le président Macky Sall ouvre à Dakar un « dialogue national »
Le président Macky Sall a ouvert samedi à Dakar un « dialogue national », des concertations entre le pouvoir, les acteurs politiques et la société civile qui vont notamment porter sur des réformes politiques et la gestion du pétrole et du gaz découverts au Sénégal.
"Au-delà de nos divergences, nous avons en commun le Sénégal. La compétition pour l’accès au pouvoir n’est pas incompatible avec la concertation", a dit M. Sall.
La rencontre se tient au Palais présidentiel en présence de représentants de la majorité, de formations de l’opposition dont la principale, le Parti démocratique sénégalais (PDS), d’acteurs de la société civile et de chefs religieux.
Le président Sall a cité parmi les points de ce dialogue les réformes constitutionnelles adoptées par référendum le 20 mars. "Nous devons convenir des modalités de leur déclinaison dans la réalité de nos institutions et de nos pratiques politiques".
La révision constitutionnelle du 20 mars comporte, outre la réduction du mandat présidentiel de sept à cinq ans, quatorze autres points dont le renforcement des droits des citoyens et de l’opposition ainsi que des pouvoirs législatif et judiciaire, la modernisation des "267 partis politiques" dans le pays, un nombre jugé élevé.
M. Sall a également évoqué la gestion du pétrole et du gaz récemment découverts dans le pays, l’école et la santé, des secteurs confrontés à des grèves récurrentes qui appellent "un pacte de stabilité" mais aussi la sécurité, en rapport avec les attaques jihadistes dans la région qui ont pour le moment épargné le Sénégal.
La recherche de la paix en Casamance, région du Sud aux prises depuis 1982 à une rébellion indépendantiste armée, figure aussi par les points de ces concertations dont la durée n’a pas été précisée.
Ce "dialogue national" est annoncé deux mois après le référendum du 20 mars, dont l’un des principaux points visait une réduction immédiate du mandat présidentiel de sept à cinq ans, conformément à une promesse électorale du président Sall, élu en mars 2012. Le "oui" l’avait emporté avec plus de 62% des voix.
Mais sur avis du Conseil constitutionnel qu’il avait saisi, M. Sall a renoncé à appliquer immédiatement cette réduction au mandat en cours, s’attirant des critiques de l’opposition et d’organisations de la société civile qui l’ont accusé d’avoir manqué à sa parole.