Sarkozy et Fillon en quête d’exemplarité
Serait-ce- la vie normale d’un gouvernement que de voir éclore presque une un scandale par semaine ou s’agit-il simplement d’un label de fabrique de la gouvernance Sarkozy ?
Bien qu’apportant un soutien indéniable à son ministre de travail, l’homme -emblème de la grande reforme des retraites, le premier ministre François Fillon a cédé une phrase qui en dit long sur les débats qui doivent travailler la majorité présidentielle et sur la prise de conscience de la perte de crédibilité du politique: « Nous avons tous, hommes publics, un devoir d’exemplarité…j’aurais l’occasion dans les prochain jours avec le président de la république de prendre de nouvelle décision dans cette direction ».
C’est que pour le premier ministre comme pour le président la coupe doit être pleine depuis longtemps. Le scandale à répétition n’a jamais fait office de politique. Avec une régularité de métronome, les ministres de Nicolas Sarkozy n’ont jamais failli à se faire distinguer. Du ministre de l’intérieur Brice Hortefeux qui se fait condamner pour « injure raciale » jusqu’à Eric Woerth soupçonné de pratiquer un flagrant conflit d’intérêt, en passant par le secrétaire d’Etat Christian Blanc qui fume 12 000 euros de cigares par mois, de Fadela Amara secrétaire d’Etat à la ville qui loge sa famille dans son logement de fonction, d’Alain Joyandet, secrétaire d’Etat à la ville qui use et abus des Jet privés payé par le contribuable et des permis de construire, à Roselyne Bachelot, ministre de la santé et du sport qui place qui son fils, Pierre à un poste sans rapport avec sa formation et ses diplômes, jusqu’à Christine Boutin qui touchait la somme de 9500 euros pour la rédaction d’un rapport fantaisiste. La malédiction ne semble pas se limiter aux ministres et mais s’étend aux personnalités nommées par le président Sarkozy comme Jeannette Bougrab qui dirige la HALDE (haute autorité de lutte contre les discriminations) et qui selon « Le canard Enchainé » aurait doublé son salaire, de 6900 euros que touchait son prédécesseur Louis Schweitzer à 14 000 euros.
Les nombreuses affaires qui ont durement secoué la crédibilité de l’équipe gouvernementale ne sont pas étrangères au désamour qui plombe Nicolas Sarkozy dans les sondages. Et le devoir d’exemplarité invoqué par François Fillon est sans aucun doute la dernière bouée de sauvetage pour pouvoir prétendre reprendre la main. Il est vrai que l’atmosphère d’impunité dans laquelle baigne ces nombreux ministre pécheurs à donné un rude coup à l’autorité et la crédibilité de l’Etat.
Cette situation met davantage de pressions sur Nicolas Sarkozy qui, pour se redonner une virginité à l’approche de la grande bataille présidentielle, doit concocter un remaniement gouvernemental dont la plus importante ambition est de faire oublier les grandes bourdes de ses ministres.