Salle de prière saccagée à Ajaccio: Manuel Valls condamne une « profanation inacceptable »
Des manifestants ont saccagé vendredi une salle de prière à Ajaccio, et tenté de mettre le feu à des exemplaires du Coran.
"Corse : après l’agression intolérable de pompiers, profanation inacceptable d’un lieu de prière musulman. Respect de la loi républicaine", a écrit dans un tweet le Premier ministre.
L’Observatoire national contre l’islamophobie du Conseil français du culte musulman (CFCM) a "condamné avec force" le saccage de la salle de prière. "Je tiens à dénoncer cette agression qui se déroule en un jour de prière pour les musulmans et pour les chrétiens », puisque cette année Noël tombait juste après le Mouled, la fête musulmane qui commémore la naissance du prophète Mahomet, a déclaré à l’AFP Abdallah Zekri, président de cet observatoire.
"C’est un moment qui aurait dû servir à la paix et à la fraternité entre toutes les confessions, je ne peux que condamner avec force les auteurs de cette attaque", a-t-il ajouté.
Selon lui, agression a eu lieu vendredi à 18H30 lorsque "des insulaires" ont "essayé d’incendier la salle de prière". Les agresseurs "ont démoli les rideaux métalliques, sont rentrés à l’intérieur" de la salle de prière et "ils ont pris les livres de prière et des Corans qu’ils ont tenté d’incendier".
En marge d’un rassemblement de quelque 250 à 300 personnes dans les Jardins de l’Empereur, la cité où les échauffourées ont eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi, un petit groupe a fracturé la porte vitrée d’une salle de prière musulmane et l’a saccagée.
Quelque 600 personnes s’étaient rassemblées dans le calme vers 16H00 vendredi devant la préfecture à Ajaccio, en soutien aux pompiers et au policier blessés dans la nuit de jeudi à vendredi dans la cité des Jardins de l’Empereur.
Quelque 250 à 300 d’entre elles se sont ensuite rendues dans le quartier où les échauffourées avaient eu lieu dans la nuit. Dans ce quartier situé sur les hauteurs d’Ajaccio, ces personnes, encadrées par des policiers déployés pour maintenir le calme, ont cherché à identifier les auteurs des violences de la nuit, aux cris de "On est chez nous!" ou "Arabi fora (les Arabes dehors)!".
C’est dans cette ambiance tendue que la salle de prière musulmane située à proximité de la cité des Jardins de l’Empereur a été saccagée et des exemplaires du Coran ont été partiellement brûlés.