Mosquée de Nice: le préfet donne son feu vert sous conditions

e préfet des Alpes-Maritimes, Adolphe Colrat, a donné son feu vert sous conditions à l’ouverture d’une mosquée, dont la construction s’est achevée en novembre, contre un projet du maire de Nice, Christian Estrosi (LR), qui souhaitait la démolir pour ériger une crèche au même endroit.

"L’ouverture d’un tel équipement, attendu depuis des années, serait à l?évidence un signe de reconnaissance, de valorisation et de fierté pour les Niçois de confession musulmane, dans un contexte reconnu de manque dans l’ouest de la ville de lieux de culte adaptés, modernes et dignes", indique le préfet dans un communiqué.

Le représentant de l’Etat souligne "l’antériorité chronologique" du projet de mosquée "de l’Institut En-Nour" dont les travaux ont été engagés en juillet 2012 sur celui de la ville de Nice de créer un pôle petite enfance pour lequel elle avait réalisé une enquête publique.

Toutefois, le représentant de l’Etat assortit sa décision de deux conditions, la première que la mosquée "ne dépende en aucune façon d?une influence étrangère, que ce soit sur le plan de la propriété des locaux, du financement, ou de la doctrine religieuse" et "que sa gouvernance s?inscrive clairement dans le cadre de la loi de 1905, en y associant la collégialité représentative du culte musulman à Nice et dans le département".

La mosquée, entièrement financée par un Saoudien et dont les travaux ont été achevés en novembre 2015, a déjà reçu un avis favorable de la commission de la sécurité pour ouvrir au public. L?expropriation, via une déclaration d?utilité publique permettant de la démolir et de construire un autre bâtiment à sa place, était la seule solution pour la municipalité désireuse de s?opposer à son ouverture.

"Le gouvernement sait que le local dans lequel est implanté ce lieu de culte est la propriété d’un ministre de l’Arabie Saoudite, plus précisément de celui des Cultes et de la propagation de la foi qui prône la charia dans un état religieux Wahhabite proche du salafisme", a déclaré par téléphone à l’AFP le maire de Nice, Christian Estrosi, soulignant qu’il demande en vain depuis 2012 à l’Etat de lui préciser la provenance "des fonds permettant cette réalisation".

"Alors que nous sommes en état d’urgence depuis plusieurs mois et que le gouvernement tente de convaincre les Français que tout est mis en oeuvre pour les protéger, la position du représentant de l’Etat va à l’encontre de ces déclarations", a ajouté M. Estrosi, indiquant par ailleurs dans un communiqué qu’il mettrait "en oeuvre tous les moyens en (sa) possession pour empêcher l’ouverture de ce lieu".

De son côté, le recteur et imam de l?Institut niçois En-Nour, Mahmoud Benzamia, qui porte ce projet depuis 2002, a exprimé son "contentement" et ses "remerciements" saluant la décision du préfet "qui est là pour garantir l’exercice du culte", a-t-il précisé.

Cette mosquée pourra accueillir quelque 250 fidèles pour la prière et proposera également un restaurant, une bibliothèque et des salles de cours.

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