Mohammed VI: La corruption, un fléau qui entrave le développement économique et social et dont la lutte doit être érigée en priorité
La lutte contre la corruption doit être érigée en priorité, car il s’agit du plus grand obstacle au développement économique et social et à l’épanouissement de la jeunesse, a affirmé le Roi Mohammed VI, soulignant que cette lutte nécessite un engagement politique sincère, une action publique soutenue et une forte implication civique.
La lutte contre ce fléau requiert une mise en synergie de toutes les expériences et des expertises, dans le cadre d’une vision commune que partagent tous les partenaires, a poursuivi le Roi, notant que cette lutte «ne peut en aucun cas devenir une nouvelle forme de domination et de pression» et que «le bien de nos peuples passe par la prévention et la responsabilisation de tous les acteurs de nos sociétés».
Evoquant l’action du Royaume en matière de lutte contre la Corruption, le Souverain a fait observer que le Maroc avait pris conscience des effets dévastateurs de la corruption et décidé de ne ménager aucun effort pour en venir à bout.
«Ayant ratifié, en 2007, la Convention des Nations Unies contre la corruption, le Royaume du Maroc a développé son arsenal institutionnel et juridique. Ainsi, nous nous sommes mis en conformité avec les standards internationaux», a rappelé le Roi, ajoutant que pour canaliser et ordonner ces efforts, «le Royaume du Maroc s’est doté, en 2015, d’une Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption, et a créé la Commission Nationale anti-corruption, chargée d’assurer la mise en œuvre de cette stratégie».
Cette stratégie vise, selon le Souverain, à inverser, à l’horizon 2025, la tendance de manière visible et irréversible, à renforcer la confiance des citoyens, et à améliorer l’intégrité et le climat des affaires, tout en renforçant le positionnement du Royaume à l’international.
«Devenue institution constitutionnelle, l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et la Lutte contre la Corruption, a récemment vu ses prérogatives élargies et sa mission de veille renforcée», a précisé SM le Roi qui a assuré que cette instance renforcera, conformément à la nouvelle législation, l’action pluridimensionnelle menée concomitamment par le gouvernement et le pouvoir judiciaire, en ce domaine.
Le Souverain a, à cette occasion, souligné que la corruption est un mal endémique qui ronge les sociétés, mine les efforts qui conduisent vers l’émergence, et grève le pouvoir d’achat des citoyens, et notamment des plus pauvres, notant que dans «certains secteurs d’activité, elle représente 10 % du coût de production».
«La corruption pervertit les règles de la démocratie et sape l’Etat de Droit ; elle dégrade la qualité de vie et favorise la criminalité organisée, l’insécurité et le terrorisme», a dit le Roi, faisant remarquer que dans le combat sans relâche contre ce fléau, «certains pays de notre continent, et ils sont nombreux, obtiennent de meilleurs résultats que d’autres, parfois plus développés. Ces modèles nous engagent tous à suivre la même voie».
Les réformes institutionnelles entreprises au sein de l’Union Africaine contribueront également à faire émerger une culture de lutte contre ce fléau, a estimé le Souverain, se disant convaincu que le Président de la République fédérale du Nigéria, Muhammadu Buhari, désigné «champion africain de lutte contre la corruption» à l’occasion du 30e sommet de l’UA, marquera de son sceau cette nouvelle étape.
«Je connais sa détermination, sa capacité à convaincre et à fédérer pour créer l’élan nécessaire, pour traquer toutes les formes et les pratiques de corruption à tous les niveaux», a conclu le Roi.