Modèle de développement au Maroc : 5 questions à Adnane Addioui, membre de la CSMD
Le co-fondateur du « Moroccan Center for Innovation and Social Entrepreneurship » et de la plateforme « Wuluj » relative à la participation au financement de projets créatifs et innovants, M. Adnane Addioui a été désigné en décembre dernier par le Roi Mohammed VI, membre de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD).
1- Quelle appréciation faites-vous de votre présence parmi les membres de la CSMD ?
Probablement apporter une perspective alternative sur les notions d’entrepreneuriat, d’autonomisation et de développement de projets à fort impact et pour plus d’inclusion.
2- Comment votre désignation à seulement 35 ans influe-t-elle sur les travaux de la Commission ?
Je n’ai jamais considéré l’âge comme un élément de décision, c’est plutôt l’état d’esprit et les actions qui font une personne. C’est ces deux derniers qui font ce que je suis et comment je contribue aux travaux de la commission.
3- Comment évaluez-vous le travail effectué et les séances d’écoute menées jusqu’à présent par la Commission ?
Un très grand travail a été effectué avec une forte mobilisation de tous les membres de la commission et des équipes pour être les plus inclusifs possible. Toutefois, il reste un long et difficile chemin à parcourir pour crédibiliser le processus.
4- On sait que vous placez l’entrepreneuriat social au cœur du processus de développement. Pensez-vous qu’il s’agit de l’approche la plus appropriée pour répondre aux défis actuels ?
L’innovation sociale est, pour beaucoup, un sujet encore vaste et pas encore clair dans les esprits. Mon approche personnelle prend en considération le contexte marocain : fédérer de plus en plus de jeunes dans une dynamique sociale constructive. En d’autres termes, créer un écosystème et l’élargir en donnant la chance à tous de s’exprimer et développer leurs projets à fort impact social. Nous orientons et encourageons ces projets sociaux pour plus d’impact dans différents domaines comme la médecine, la petite enfance, l’éducation, l’environnement et l’architecture sociale, avec pour point commun de permettre à notre société d’évoluer grâce à l’innovation.
Le Maroc a besoin d’un paradigme alternatif pour plus d’inclusion et de croissance pour tous et par tous.
5- Quel regard portez-vous sur le business-model des entreprises sociales au Maroc ?
Le Maroc est encore très loin dans ce domaine, il est encore très difficile pour une entreprise sociale au Maroc d’être durable et économiquement viable. Cela est dû à plusieurs facteurs : l’écosystème local, la régulation, les mentalités, etc…
Nous avons beaucoup de chemin à faire pour transformer substantivement la société marocaine.