A dire vrai, ceux qui avaient toujours opposé un niet catégorique à l’accès du PJD au gouvernement craignaient la fin de leurs privilèges et un climat de transparence à laquelle ils n’ont jamais été habitués. Personne ne peut nier que le PJD a toujours été combattu, depuis sa création, par certains hommes forts, officiels ou officieux, que ce soit de manière frontale ou dans les coulisses et parfois même avec des coups bas. Il est flagrant que les gens qui ont voté pour le PJD ont voté contre la
corruption abstraction faite du contexte politique en Afrique du nord. Les abstentionnistes ont été très nombreux certes mais cela ne veut nullement dire qu’ils sont contre le PJD. Les abstentionnistes ont tout simplement perdu confiance dans le mécanisme politique marocain et se sont transformés en observateurs en phase d’expectative… Les abstentionnistes ne sont pas tous
des opposants systématiques du régime et l’on pourrait avancer avec certitude qu’ils sont, pour la grande majorité, neutres, mais ils attendent avant de se prononcer… Le 20 février compte en son sein des militants du PJD qui ont voté le 25 novembre. Le PJD a gagné. Le PJD a largement mérité de gagner. C’est tout ce qu’il faut retenir.
Mais pour constituer son gouvernement, le PJD a besoin des sièges du PI, de l’USFP, du PPS… Certaines tendances au sein de l’USFP et de la « Koutla » seraient entrain de pousser vers le retour à l’opposition sous prétexte d’œuvrer pour la reconstruction de leurs partis politiques, mais en réalité pour essayer d’empêcher le PJD de constituer son gouvernement dans les délais impartis. Pourtant, ces tendances ne sont pas sans savoir qu’une telle position risquerait de mener le Maroc vers l’inconnu, dans les plus brefs délais…Mais pour ces tendances l’amour égoïste du pouvoir et de l’argent serait trop fort.
L’intérêt général devrait prévaloir. Or il est flagrant que l’intérêt général va dans le sens de donner pleinement sa chance au PJD sans chercher à lui mettre des bâtons dans les roues au détriment de l’intérêt général, de l’intérêt de la Patrie. Car enfin, cinq ans ça passe vite quand même ! Les anciennes figures de la « Koutla », les ‘’éternels’’ ministres, devraient faire preuve d’un sens élevé de patriotisme et céder un peu la place aux autres au sein de leurs partis politiques comme le veut le PJD, car c’est cela que veulent les gens. Pas question pour le PJD de collaborer avec le PAM. Or le PAM fait partie du G8 et serait même l’initiateur du G8. Le PJD n’est pas contre la contribution des partis qui constituent le G8, comme le RNI par exemple, excepté le PAM. Le problème c’est que Abdelilah Benkiran a déclaré, au grand bonheur des gens, que les anciennes figures n’ont pas leurs places dans le prochain gouvernement. Cela voudrait dire, par exemple, bienvenue pour le RNI mais Salah Eddine Mezouar ne pourra pas être ministre. Au sein du RNI, il y a sûrement des personnes qui n’ont jamais été ministres et par conséquent le problème ne devrait pas se poser puisque Salah Eddine Mezouar n’en fera pas une question personnelle, car c’est l’intérêt général qui devrait primer pour tout secrétaire général d’un parti politique qui se respecte ou qui voudrait essayer de conquérir la confiance ou la sympathie des gens. Pour être clair, Salah Eddine Mezouar ne pourra, par exemple, pas dire que son parti se retirera des concertations pour la formation du gouvernement si on ne lui promet pas d’être personnellement ministre dans le gouvernement du PJD. Ce serait attiser la colère des gens et conforter les opposants dans leur position de rejet total de tout ce qui a cours dans le ménage politique au Maroc. Ceci est valable pour tous les autres partis politiques qui constituent le G8 et même la « koutla ». Le RNI a juste été pris comme exemple.
Quant à Abdelilah Benkiran, il veut être Premier ministre, ou chef du gouvernement, parce qu’il le mérite. Il n’a jamais quémandé un poste de ministre sans porte feuille pour la forme ou un poste de ministre après avoir raté son poste au Parlement par le biais des élections… Il y a au moins un exemple de ce cas de figure au sein de la « koutla », il ne serait peut être pas nécessaire d’être plus explicite ou plus précis… De même que Abdelilah Benkiran n’a jamais été ministre de souveraineté. Au Maroc, les jeunes ont besoin d’avoir de bons exemples de réussite pour croire en l’avenir : Un chef de parti politique qui devient chef de gouvernement en toute logique, parce qu’il l’aura mérité !
La notion de mérite n’est pas encore ancrée dans les esprits au Maroc, ceci est une évidence. Ni Benkiran ni le PJD n’ont jamais fait partie du gouvernement. Ils ne sont par conséquent pas responsables de la 130ème place qu’occupe le Maroc…Ils ne sont en rien responsables de tant de corruption et de tant de vols des biens publics et de tant de gabegie publique. Par contre, les partis de la « koutla » et les partis du G8 -ou presque-ont toujours fait partie du gouvernement de mémoire de jeune de vingt ans, trente ans… de mémoire de « révolté » de l’an 2011…
Qui est donc responsable de la place honteuse qu’occupe le Maroc sur l’indice de perception de la corruption qui va de mal en pis depuis au moins 10 ans ? Le PJD a pour programme de lutter contre la corruption en favorisant l’honnêteté et la compétence. Si les partis de la « koutla » refusent d’intégrer le gouvernement dirigé par le PJD, on saura la raison… Mettre des bâtons dans les roues au PJD de Abdelilah Benkiran c’est se positionner clairement contre la lutte contre la corruption et c’est aussi se positionner pour le maintien du népotisme et le système des privilèges. Et il ne manquerait plus que ça aux partis de la « koutla » et du G8, selon les uns et les autres…
Le chef aujourd’hui c’est le PJD et les partis de la « koutla » et du G8 devront travailler dans l’esprit du chef et accepter les décisions du PJD parce qu’ils ne sont pas en position de donner des leçons à qui que ce soit. Le PJD propose de sauver le Maroc de la dégringolade à tous les niveaux. Il ne faudrait pas trop l’énerver. Attention à ce que ce ne soit pas lui qui rejoigne l’opposition !
Le PJD a fait des promesses. Nous ne le jugerons que sur la base de ses promesses. Ses intentions seront claires dès ses deux ou trois premiers mois de travail certes, mais son mandat c’est pour cinq ans. Le PJD pourra par ses actes et sa bonne volonté rendre possible l’impossible, s’il arrive à juguler la corruption institutionnalisée, à stopper le népotisme systématique et à mettre un terme aux systèmes des privilèges. Le PJD pourra à ce moment là réaliser l’exploit de convaincre les opposants à intégrer le système électoral marocain. Or ce n’est qu’à ce moment là que nous pourrons vraiment parler de l’exception marocaine, parce que ce n’est qu’à ce moment là que nous pourrons parler d’opposition normale, une opposition qui agit de l’intérieur du Parlement et non pas de l’extérieur des institutions étatiques.
Si les partis de la «Koutla» voire du G8 se comportent avec un sens élevé de patriotisme dans le sens de l’intérêt général lors de la formation du nouveau gouvernement, la réconciliation sera peut être possible… Le PJD est, aujourd’hui, l’unique parti politique marocain reconnu par l’Etat qui peut affirmer avoir l’intention de lutter contre la corruption et le népotisme car
le PJD, outre son fonctionnement intérieur logique et crédible, n’a jamais fait parti d’aucun gouvernement par le passé. Or le passé marocain est plein de corruption et de népotisme. Le PJD mérite donc le respect des uns et des autres tant que le contraire n’aura pas été prouvé, tant qu’il n’aura pas failli à sa tâche essentielle de lutte contre la corruption et le
népotisme. Espérons que le PJD sera vraiment ce dernier des mohicans qui engendrera toute une lignée de partis politiques honnêtes qui prendront exemple sur lui, abstraction faite des références de chacun d’entre eux.
Les gens vivent la crise. Ils sont là et estiment qu’ils n’ont rien à perdre. Si le PJD arrive à constituer un gouvernement solide, c’est tant mieux, ils attendront peut être avant de décider de s’énerver pour de bon, ils attendront encore et peut être même qu’ils n’auront plus de raison de s’énerver… Sinon, si les choses tournent mal, ils n’auront rien perdu mais tout essayé… Nul ne peut prévoir l’avenir, mais il faut essayer d’être objectif le plus possible selon les données réelles et actuelles.