Maroc: Faible participation à l’appel à manifester du 20 février
Une faible participation a été enregistrée à l’appel à manifester ce dimanche dans plusieurs villes du Royaume, pour exprimer des revendications socio-économiques, selon les constatations des correspondants de la MAP dans différentes régions du pays.
A Marrakech, ils étaient 600 personnes à s’être rassemblées Place Bab Doukkala, peu avant le coup d’envoi de la marche, avant que leur nombre n’atteigne 900, qui ont pris la direction de la place El Harti, alors qu’à Oujda, 1.300 personnes ont répondu présentes devant le siège de la municipalité.
A Tanger, 450 personnes se sont rassemblés devant cinéma Tareq à Béni Makada pour s’ébranler place des Nations, alors que d’autres secteurs de la vile n’ont connu que des rassemblements épars.
A Tétouan, l’appel à manifester n’a été que peu suivi, puisque seules 500 personnes y ont répondu en se donnant rendez-vous place Moulay Mehdi. Même constat à Inezgane qui a vu la participation d’environ 150 individus devant le marché municipal avant que ce nombre n’atteigne un millier aux environs de 11H00 qui se sont dirigés vers le siège de la préfecture d’Inezgane Ait Melloul.
A Agadir, 150 personnes se sont rassemblées vers 10H00 place El Amal, alors qu’ils n’étaient qu’une soixantaine devant le siège de la CDT et près de 400 sur la place Florence de Fès.
Le même siège de la CDT à Laâyoune a vu la participation d’une quarantaine de personnes.
Dans la ville d’Al Hoceima, on a enregistré la participation d’un millier de personnes devant le siège de la municipalité, autant de personnes à la place Rif à Targuist et 2.000 individus à Béni Bouayach.
Cet appel à manifester a reçu le soutien du parti Annahj Addimocrati, le Parti Socialiste unifié, le Parti de l’Avant-garde Socialiste démocratique, le Parti du Congrès Ittihadi, l’Association Al Adl Wal Ihsane (Interdite), le Forum Vérité et Justice et certaines organisations des droits de l’Homme, dont l’Association marocaine des droits humains.
Selon les observateurs, la non adhésion à cet appel s’explique par l’appel lancé samedi, par des jeunes du "mouvement liberté et démocratie maintenant" au Maroc, qui ont annoncé l’annulation de l’appel à cette manifestation.
Le mouvement a motivé cette décision par quatre raisons à savoir "les tentatives de groupes religieux et de la gauche radicale d’exploiter les événements internationaux pour orienter cette manifestation vers les luttes confessionnelles et idéologiques au lieu de s’unifier autour des besoins de la société marocaine en réforme sereine dans le cadre de la stabilité et de la cohabitation".
"La non précision des participants de leur identité politique et de leurs positions référentielles sur la monarchie marocaine en tant que système politique jouissant de l’unanimité nationale", a indiqué le mouvement dans un communiqué, est la deuxième raison de l’annulation de cette manifestation.
Pour le mouvement liberté et démocratie, "la violation de l’engagement du principe de l’indépendance des mouvements du 20 février vis à vis des agendas extérieurs" et "le manque de visibilité de l’ensemble des institutions, partis et individus ayant tardivement rejoint l’appel du mouvement Jeunesse du Facebook", sont les autres raisons qui ont motivé l’appel à l’annulation de cette manifestation.
Partant de ce constat, "le mouvement annonce l’annulation de sa participation dans les marches prévues et nous faisons assumer aux parties appelant à manifester les responsabilités politiques de tout dérapage des orientations et des fondements du mouvement liberté et démocratie maintenant en tant que mouvement principal duquel sont issus les autres mouvements".