Marée noire: Le directeur de BP va démissionner
Tony Hayward est donné partant par plusieurs médias. Retour sur trois mois de gestion de la marée noire pour le moins originale.
Trois ans plus tard, l’homme du renouveau serait sur le point de démissionner. Etrillé par l’opinion publique, il est devenu celui qui n’a pas su gérer la maré noire du Golfe du Mexique. Dès l’explosion mortelle de la plateforme Deepwater Horizon le 20 avril 2010, reconnaît la responsabilité de BP et multiplie les excuses. Mais sa gestion de la catastrophe apparaît hasardeuse. "Le golfe du Mexique est un très grand océan. Le volume de pétrole est faible en comparaison à la masse d’eau", lance-t-il. On le qualifie de "Tiny" Hayward (Hayward "le tout petit") ou de "patapouf".
Surtout, sa façon de ramener la catastrophe à sa petite personne choque. "Qu’ai-je fait pour mériter cela?", se demande-t-il d’abord comme si c’était lui la victime. Appelé à témoigner devant le Congrès en juin, il se fait tancer par des élus quand il déclare espérer "retrouver sa vie d’avant".
Tandis que le pétrole continue de se déverser, Hayward commet une nouvelle bourde le 19 juin en assistant à une régate sur l’île de Wight, rendez-vous de la gentry britannique sur la côte méridionale anglaise. "Je pense que nous pouvons tous conclure que Tony Hayward ne commencera pas une seconde carrière dans le conseil en relations publiques", ironise peu après le secrétaire général de la Maison Blanche Rahm Emanuel.
Sa position était devenu intenable, en particulier après que le président américain Barack Obama a fait savoir qu’il ne l’aime pas. En juin, l’Américain Bob Dudley le remplace à la direction des opérations du groupe contre la marée noire. C’est ce même Dudley qui est pressenti pour reprendre la direction générale de BP. Il a le grand avantage d’être Américain (Hayward est Britannique) et qui plus est d’être originaire du sud des Etats-Unis.
Avec L’Express