Début avril, le commerçant de Rezé (Loire-Atlantique) avait médiatisé la verbalisation d’une de ses compagnes qui avait écopé d’une contravention de 22 euros pour avoir conduit une voiture vêtue d’un voile intégral. Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, l’avait alors accusé de polygamie et avait proposé que cette situation soit sanctionnée par une déchéance de sa nationalité française. Le ministre de l’Intérieur a, depuis, souhaité que la déchéance de la nationalité soit possible pour des Français d’origine étrangère impliqués dans des cas de polygamie, d’excision et de "certains faits graves", proposition qu’il a reformulée samedi, lors d’un déplacement à Perpignan.
Le commerçant de 35 ans a été mis en examen le 9 juin pour "escroqueries", "fraudes aux prestations sociales", "travail dissimulé" et "aide au séjour irrégulier d’étrangers". Le procureur de la République de Nantes avait alors fait valoir qu’il avait organisé une "polygamie de fait" en vivant avec son épouse et trois maîtresses dans trois logements distants de quelques mètres. Ses quatre compagnes auraient touché en trois ans 175.000 euros de prestations sociales de la part de la Caisse d’allocations familiales (CAF) de Loire-Atlantique, selon le parquet, alors que 88.000 euros auraient dû être versés si les quinze enfants de Lies Hebbadj avaient vécu sous le même toit. Le délit de bigamie n’était toutefois pas constitué, Lies Hebbadj n’ayant été marié qu’une seule fois sur le plan civil.