Le SMAP-IMMO adapte son offre à la crise
La crise des économies, la rigueur de budgets, la pénurie des plus value, la dépression des places boursières… autant de maux qui semblent avoir jeté une ombre sur la septième édition du SMAP, devenu au fil des ans un rendez vous incontournable de mise en relation de la diaspora marocain d’Europe avec les différents acteurs économiques du pays.
Deux explications à ce choix : La crise est passée par là et elle oblige à ajuster la stratégie. Après avoir longtemps misé sur les grosses fortunes naturellement attirés vers l’investissement dans le grand luxe, le temps est venu, pour continuer à faire tourner la machine, de draguer les économies de bas de laines.
Et il fallait voir avec quelle passion de bateleur, quel talent de vendeur, oscillant entre un jargon d’une haute technicité comptable et des digressions en arabe dialectal mâtiné de sagesse populaire, le ministre a su présenter son projet « Un appartement d’une superficie entre 50 et 100 mètres carrés pour un budget de 23.000 euros ». Qui dit mieux pour une offre sociale de logement étonnamment bien structurée, comme l’a bien remarqué le maitre de cérémonies de ces grands débats, le directeur d’ALM, Khalil Hachimi Idrissi.
L’autre point fort de cette septième édition du SMAP fut sans conteste l’intervention de M. Mohamed Ameur, ministre délégué auprès du premier ministre chargé de la communauté marocaine à l’étranger. Aux regards de ces fonctions, l’homme s’est fait rare sur la place de Paris. Sa parole était donc attendue avec impatience.
Et alors qu’on l’attendait avec un discours de circonstance sur le bénéfice à organiser de telles rencontres qui entretiennent la flamme des relations et du négoce, voilà qu’il surprend l’assistance en prononçant un discours d’une grande pertinence où l’ensemble de la stratégie du gouvernement à l’égard de la diaspora est détaillée. En parlant au SMAP, le ministre Mohamed Ameur parlait à cette communauté de marocain estimée à 4,5 millions d’individus, soit 15% de la population marocain et dont 70% ont moins de 45 ans et 50% sont des femmes.
La première chose qui frappe les esprits et les oreilles est ce gigantesque glissement sémantique opéré par Mohamed Ameur. Le ministre semble avoir banni de son lexique les mots « immigration », « travailleurs immigrés », des mots pleins de rides qui sentent le charbon et le béton, pour les remplacer avec des concepts qui valorisent le sujet « Marocains du Monde » qui forment selon les propres mots du ministre « une communauté de compétences » qui fut fort utile au pays pour l’aider à affronter l’impact de la crise.
Ambiance de crise oblige. A peine Mohamed Ameur avait terminé son discours- programme aux grandes ambitions qu’il fut ramené à la dure réalité par l’expression de frustration très personnelles. Tel divorce inachevé aux terribles conséquences économiques, telle incapacité pour couples mixtes d’offrir sa nationalité marocaine à ses enfants, tel titre de propriété contesté dans le désespoir devant une administration autiste. Pris dans la nasse de tous ses petits malaises, Mohamed Ameur dut ouvrir sur le champ une sorte de bureaux de « chicayas » pour accueillir l’ensemble des malaises exprimés.
Pour Atlasinfo et Aujourd’hui le Maroc