Le Parlement israélien adopte une nouvelle loi contre les immigrés illégaux
Le Parlement israélien a adopté lundi une loi visant à lutter contre l’immigration illégale après que la Cour suprême a cassé deux précédentes législations plus répressives.
Le texte prévoit également une aggravation des peines pour les employeurs d’immigrés illégaux qui sont pour la plupart des Africains arrivés clandestinement depuis l’Egypte.
La Cour suprême, la plus haute instance judiciaire israélienne, avait abrogé le 22 septembre une disposition de la loi permettant l’emprisonnement d’un immigré clandestin pendant un an sans procès, et donné un délai de 90 jours pour présenter une nouvelle législation, faute de quoi le centre de Holot, où sont rassemblés quelque 2.400 immigrés, devait être fermé.
Selon les chiffres officiels israéliens, 48.000 Africains résident dans le pays, en majorité des Érythréens, dont le gouvernement est régulièrement accusé de violations des droits de l’homme, et des ressortissants du Soudan du Sud, ravagé par la guerre.
La plupart d’entre eux vivent dans des zones pauvres dans le sud de Tel-Aviv, où plusieurs manifestations contre leur présence ont été organisées. "Je suis déterminé à mettre en oeuvre une solution au problème des infiltrés illégaux. Il est de notre devoir de répondre à la détresse des habitants (israéliens) du sud de Tel Aviv, tout en tenant compte des décisions de la Cour suprême", a affirmé Gilad Erdan, le ministre de l’Intérieur.
"Nous nous sommes efforcés de mettre en application la loi et avons ainsi évité la fermeture du centre de Holot" a ajouté dans un communiqué le ministre de l’Intérieur.
Il y a exactement un an, la Cour suprême a cassé une loi autorisant la détention sans jugement des immigrants illégaux pour une période pouvant aller jusqu’à trois ans.
Le député de l’opposition, Nitzan Horowitz, du parti de gauche Meretz, a soutenu que la nouvelle loi connaîtrait le même destin, soulignant que "dans un pays démocratique, vous ne pouvez pas maintenir les gens en prison sans jugement".