Le Maroc veut créer un marché carbone conforme à sa conjoncture économique (El Ouafi)

Le Maroc ambitionne de créer, dans les prochaines années, un marché carbone conforme à sa conjoncture économique et capable de générer des actifs carbone, permettant une implication dans le système international d’échange de droits d’émissions de gaz à effet de serre (GES), a annoncé, vendredi à Rabat, la Secrétaire d’Etat chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi.

Intervenant à l’ouverture de la 1ère Conférence nationale sur le marché de carbone, Mme El Ouafi a indiqué que ce marché doit tenir compte des nouveaux mécanismes du marché mondial, des recommandations contenues dans le sixième article de l’Accord de Paris sur le climat, ainsi que de l’évolution que connaissent les secteurs de l’électricité, des phosphates et du ciment au Maroc, notamment en matière de calcul des gaz à effet de serre (GES), de procédés d’amélioration de la qualité de contrôle et d’administration des données relatives aux émissions.

A cet égard, le gouvernement œuvre à asseoir les bases fondamentales relatives aux différents actifs carbone universellement crédibles et basés sur un principe de monitoring, de reporting et de vérification reconnu à l’échelle mondiale, a-t-elle souligné.

Le Maroc a planché récemment sur la réalisation d’une étude d’évaluation approfondie des différents outils d’atténuation des GES dans le Royaume, la conception d’un système de mesure, l’élaboration de rapports et la vérification des données sur les émissions et les différents impacts de leur application, a-t-elle fait savoir.

Pour le ministre de l’Énergie, des mines et du développement durable, Aziz Rabbah, la responsabilité de mettre en place un système équilibré tenant compte des changements climatiques, d’une part, et de l’instauration d’un système économique solide, d’autre part, incombe à toutes les parties concernées. Il a, dans ce cadre, précisé que ce genre de conférences est de nature à promouvoir un modèle marocain adéquat en matière d’économie et d’environnement.

Pour sa part, le ministre de l’Économie et des Finances, Mohamed Boussaid, a indiqué que le Maroc est devenu désormais un modèle dans le domaine de production des énergies propres, relevant que l’investissement dans ce secteur contribue incontestablement au renforcement de l’économie nationale et à l’instauration d’une dynamique perpétuelle de l’industrie marocaine.

Quant au Président de la COP22, Salaheddine Mezouar, il a souligné que le marché carbone est d’une extrême importance, dans le sillage des changements climatiques que connaît le monde tout entier.

Dans une allocution lue en son nom par Aziz Mekouar, ambassadeur pour les négociations multilatérales au sein du Comité de pilotage de la COP22, M. Mezouar a indiqué qu’aussi bien pour les pays développés que ceux émergents, "l’investissement propre" demeure un projet stratégique qui requiert la mobilisation des secteurs public et privé, dans une dynamique agissante respectant l’article 6 de l’Accord de Paris.

De son côté, le négociateur en chef de la présidence de la COP23, l’Ambassadeur Nazhat Shemeem Khan, a salué la vision adoptée par le Maroc, à travers notamment l’organisation d’une conférence sur le thème du marché carbone, de nature à servir de levier aux systèmes économiques dans les pays africains, eu égard à ses effets positifs sur le climat, d’une part, et sur l’expansion de l’économie d’autre part.

Cette manifestation a notamment pour objectifs de présenter les premiers retours d’expérience du Maroc, les meilleures pratiques du marché carbone au monde, informer et associer les acteurs étatiques et non-étatiques et de solliciter leur contribution et engagement.

Elle s’inscrit dans le cadre du projet de partenariat pour le marché de carbone, un mécanisme visant la réduction des émissions des GES et la lutte contre les changements climatiques, priorité de la la politique climatique nationale.

Atlasinfo avec MAP

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