Analysant les développements au Maghreb, l’académicien français qui dirige la chaire Moyen-Orient – Méditerranée à l’Ecole normale supérieure de Paris a souligné que d’un côté, l’Algérie se trouve dans une situation « extrêmement difficile » car, a-t-il expliqué, « pour assurer les équilibres du budget, il faut que le pétrole soit à 135 dollars le baril et même si il remonte, on en est très loin ».
L’Algérie a « été aussi prise dans une crise politique importante avec le mouvement du Hirak qui a été interrompu par la pandémie de la Covid » (..) ainsi qu’avec l’hospitalisation du chef de l’Etat « qui a frappé le pouvoir ».
De l’autre côté, a fait observer M. Kepel, le Maroc a reçu la reconnaissance des Etats-Unis d’Amérique de sa souveraineté pleine et entière sur son Sahara.
Sur la reprise des relations Maroc-Israël, le politologue français a relevé que, parmi les domaines où il peut y avoir des conséquences visibles, ce rétablissement des liens peut aider le Maroc à bien se situer dans l’ère post-pétrole.
« Le Maroc est un pays qui est idéalement situé comme candidat pour tous les enjeux d’hydrogène vert avec plusieurs atouts : mer, vent et proximité du marché européen », a-t-il étayé.
« C’est un enjeux fondamental et là dedans : la technologie israélienne est en pointe (..) c’est un élément non négligeable », a ajouté M. Kepel.
Spécialiste de l’Islam et du Monde arabe contemporain, Gilles Kepel est l’auteur de plusieurs ouvrages et publications, dont le plus récent est « Le prophète et la pandémie, du Moyen-Orient au jihadisme d’atmosphère » (2021).