Le fonds qatari pour les banlieues refait surface

Le fonds qatari pour les banlieues refait surface. Le projet, gelé depuis deux mois – après avoir été réorienté vers les PME – est non seulement relancé, mais son montant est doublé. Soit, au total, 100 millions d’euros. L’épilogue d’un feuilleton qui remonte à novembre 2011.
A l’époque, plusieurs élus de banlieue, regroupés au sein de l’Association nationale des élus locaux pour la diversité (Aneld), démarchent l’émir du Qatar pour obtenir un fonds destiné à financer divers projets dans les quartiers. Leur démarche est simple : puisque le gouvernement ne s’occupe pas de ces territoires, pourquoi ne pas solliciter la puissance financière des Qataris ?
Culottée, leur démarche reçoit l’approbation du petit émirat qui décide, contre toute attente, de débloquer 50 millions d’euros. Problème : l’initiative suscite la polémique à l’heure où se lance la campagne présidentielle. Nicolas Sarkozy, encore au pouvoir pour quelques mois, sent que la mesure va être compliquée à défendre politiquement. D’autant que le FN éructe sur une islamisation de la France. Il demande donc à son ministre de l’Intérieur de temporiser. Fin mars, le fonds est gelé.
Mais le 6 mai, c’est François Hollande qui est élu. Quelques jours plus tard, son tout nouveau ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, laisse entendre que le fond sera réorienté vers… les PME. Les élus de banlieue entrent dans une colère noire, d’autant qu’ils apprennent la nouvelle dans le Parisien. S’ensuivent deux mois de statu quo. Le dossier rebondit une dernière fois jeudi soir, lors d’une entrevue entre Montebourg et les élus de l’Aneld. Le ministre leur fait part de l’urgence suscitée par les dossiers PSA et Sanofi (lire page 15), mais leur confie que, finalement, le fonds s’adressera bien à sa cible d’origine. Les élus n’en reviennent pas. Et puisqu’un bonheur ne vient jamais seul, il leur annonce que le montant du fonds est porté à 100 millions.
Cependant, le fonds ne sera pas destiné aux seuls quartiers populaires, mais sera étendu à ce que le ministère appelle «des territoires délaissés». Autrement dit, les zones rurales paupérisées pourront aussi y prétendre. Autre nouvelle : l’Etat participera au montage financier. Sans que l’on ne sache encore à quelle hauteur.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite