Le chef de la diplomatie iranienne rencontre Erdogan à Ankara
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a rencontré mercredi le président turc Recep Tayyip Erdogan pour évoquer notamment le sort de la Syrie et les Etats-Unis, lors d’un déplacement surprise à Ankara, a rapporté la présidence turque.
Les "relations bilatérales … (et) la Syrie" étaient à l’ordre du jour, a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, également présent lors de l’entretien, cité par l’agence de presse étatique Anadolu.
Les discussions ont été "fructueuses", a écrit sur Twitter M. Zarif.
La rencontre a notamment porté sur "les relations bilatérales et la coopération régionale face au comportement malveillant des Etats-Unis", a t-il précisé.
L’Iran a vivement soutenu la Turquie frappée ces dernières semaines par des sanctions américaines ayant précipité l’effondrement de la livre turque.
Le sort de la province d’Idleb a quant à lui suscité ces derniers jours l’inquiétude des Occidentaux, qui ont mis en garde mardi contre les "conséquences catastrophiques" d’une offensive militaire, à l’occasion d’une réunion consacrée à la situation humanitaire en Syrie à l’ONU.
La Turquie a elle aussi tiré la sonnette d’alarme, M. Cavusoglu mettant en garde la semaine dernière contre une "solution militaire" à Idleb qui, selon lui, causerait "une catastrophe".
Ankara redoute notamment un afflux de réfugiés en cas d’offensive de grande ampleur sur cette province dont la population a explosé ces dernières années au fil des "évacuations" d’autres poches rebelles reprises par les forces du président syrien Bachar al-Assad.
Le régime de Damas ambitionne de reconquérir cette région frontalière de la Turquie et dominée à 60% par Hayat Tahrir al-Cham (HTS, formé de membres de l’ex-branche d’Al-Qaïda). Elle compte également une multitude de groupes rebelles.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a déclaré mercredi espérer que les pays occidentaux n’allaient pas "entraver l’opération antiterroriste" à Idleb.
Cette région fait aussi partie des "zones de désescalade" mises en place en Syrie à l’issue des négociations de paix d’Astana, parrainées par la Russie, la Turquie et l’Iran, trois acteurs incontournables dans ce dossier.
La Turquie, qui a déployé des troupes dans le nord de la Syrie, a notamment érigé 12 "postes d’observation" dans la province d’Idleb dans le cadre de ces "zones de désescalade".