Laurent Fabius renonce à la présidence de la COP21
Laurent Fabius a annoncé lundi qu’il renonçait à la présidence de la COP21, qu’il espérait à l’origine cumuler avec celle du Conseil constitutionnel, afin d’éviter toute controverse.
L’ancien ministre des Affaires étrangères, président du sommet de Paris sur le climat qui a abouti en décembre dernier à un accord international, a quitté le gouvernement jeudi à l’occasion du remaniement.
La question se posait depuis de la possibilité d’assurer cette fonction en même temps que la présidence du Conseil constitutionnel, que François Hollande entend lui confier.
Jean-Louis Debré, dont le mandat à la présidence du Conseil constitutionnel s’achève début mars, avait jugé cette activité incompatible avec toute autre fonction, même bénévole. Sur Europe 1, il a parlé lundi de "situation extrêmement inconfortable".
Ségolène Royal, ministre de l’Environnement mais également des Relations internationales sur le climat depuis jeudi dernier, avait quant à elle souhaité la semaine dernière une clarification des "règles du jeu" concernant un éventuel cumul.
Dans sa lettre au président français, Laurent Fabius réaffirme qu’il n’existe à ses yeux "pas d’incompatibilité avec la présidence de la dernière phase de la COP21", un mandat qu’il était censé poursuivre jusqu’à l’ouverture de la 22e conférence des parties de la convention-cadre de l’Onu sur le changement climatique (COP22), en novembre prochain, à Marrakech.
"Profondément attaché à cette grande cause, j’espère que la mise en oeuvre de l’accord historique de Paris connaîtra le même succès que son adoption", poursuit-il.
L’accord de Paris, conclu le 12 décembre par 195 Etats et l’Union européenne, vise à contenir le réchauffement climatique avant qu’il ne prenne un tour catastrophique et irréversible.
Lundi, un autre membre du gouvernement, le secrétaire d’Etat à la Recherche Thierry Mandon, avait jugé "inimaginable" que Laurent Fabius puisse présider simultanément la COP21 et le Conseil constitutionnel.
"La bonne gouvernance implique que les pouvoirs dans la République soient absolument incontestables. Le Conseil constitutionnel, c’est au-dessus de tous les pouvoirs, ça ne peut pas avoir des missions qui relèvent de l’exécutif", avait-il estimé.