Chaque escale de cette caravane culturelle, programmée sur un an, s’organise autour de trois événements: l’exposition principale, un hommage à un artiste local qui incarne l’esprit de son époque et une "Carte Blanche" consacrée à des artistes du pays hôte et portée par un jeune commissaire résident.
L’exposition principale réunit des oeuvres majeures d’une trentaine d’artistes africains reconnus à l’international comme El Anatsui (Ghana), William Kentridge (Afrique du Sud), Chéri Samba (République démocratique du Congo), Barthélémy Toguo (Cameroun), Ouattara Watts (Côte d’Ivoire) ou Abdoulaye Konaté (Mali).
"Il est important de montrer l’Afrique en elle-même, par elle-même, sans regard exogène et sans chercher la validation de Paris, Venise ou Bâle", s’enthousiasme Syham Werfont, une jeune commissaire d’exposition marocaine mobilisée pour la "Carte blanche", faisant référence aux villes qui accueillent trois des plus importantes biennales et foires d’art contemporain.
Sa sélection audacieuse, exposée au coeur de la vieille ville de Casablanca, comprend un ensemble de photographies de Mohammed El Baz, baptisées "Vertige de l’amour" et consacrées au thème "queer".
En phase avec la volonté du royaume de développer son influence sur le continent, l’exposition itinérante "Prête-moi ton rêve" a été conçue par une Fondation privée réunissant des investisseurs et des collectionneurs avec le soutien de plusieurs grandes entreprises marocaines.
Marrakech accueille depuis deux ans la foire 1-54, dédiée à l’art contemporain africain, dans le sillage de la Biennale de Dakar, Dak’Art.
Inaugurée en trois temps cette semaine, "Prête-moi ton rêve" se poursuit jusqu’au 31 juillet à Casablanca, avant Dakar, Abidjan, Lagos, Addis-Abeba et Cape Town puis Marrakech en 2020. Le projet représente un investissement de plus de 1,2 millions d’euros.